Le Pakistan pourrait finalement reporter au moins d’un mois ses élections législatives et provinciales prévues le 8 janvier en raison de l’assassinat de la principale opposante, Benazir Bhutto, et des violences qu’il a déclenchées, selon les dires d’un haut responsable du gouvernement à l’AFP.
Le parti de l’ex-Premier ministre défunte a immédiatement annoncé qu’il refusait un quelconque report, remettant toutefois sa décision finale à une réunion de son comité exécutif.
Dans l’entourage de la famille Bhutto, qui a repris dimanche les rênes du Parti du peuple pakistanais (PPP) - le fils devenant président et le veuf coprésident -, on laissait cependant entendre qu’un délai « raisonnable » pourrait être accepté. Et le deuxième parti d’opposition, celui de l’ex-Premier ministre Nawaz Sharif, a annoncé, lui, qu’il acceptait l’idée d’un « léger report ».
Les élections sont pourtant un enjeu de taille dans un pays au bord du chaos politique, fort de 160 millions d’habitants, seule puissance nucléaire du monde musulman connue et allié-clé des Etats-Unis dans sa « guerre contre le terrorisme » et sur qui les yeux du monde entier sont braqués depuis quatre jours avec un mélange de compassion et d’inquiétude.
Ces émeutes ont fait officiellement au moins 38 morts dans tout le pays, sans doute plus en réalité. Ce lundi toutefois, la situation dans les rues des grandes villes, en particulier Karachi, dans le sud, fief du PPP, semblait s’être apaisée.
Mais la Bourse de Karachi plongeait lundi de 4,7 %, l’une des plus fortes baisses de son histoire.
