Un an après sa victoire à l’élection présidentielle, Nicolas Sarkozy suscite déception et scepticisme chez les Français dans une ambiance économique et sociale de plus en plus morose.
Les derniers sondages publié à l’occasion de cet anniversaire sont sévères pour le chef de l’Etat : 59 % des Français considèrent que la première année de son quinquennat est « plutôt un échec » et ils sont 79 % à estimer qu’en un an il n’a pas permis d’améliorer la situation dans le pays.
Trop de « médiatisation », « style personnel » contesté, manque de résultats notamment sur la question du pouvoir d’achat dont il avait fait une priorité durant la campagne électorale : un sombre bilan pour un président qui avait entamé son quinquennat avec une popularité inédite depuis le général de Gaulle. L’institut Ifop le créditait hier de seulement 36 % de satisfaits, son plus mauvais score depuis mai 2007, et le pire résultat pour un président après un an de mandat depuis le début de la Ve République en 1958.
Incompris ? Depuis l’échec de la droite aux municipales de mars, les ministres multiplient les interventions pour appeler les Français à faire preuve de « patience », expliquer que les réformes lancées depuis un an finiront pas porter leur fruit, voire reconnaître que le gouvernement a parfois manqué de « pédagogie ». « Les Français ne sont pas rebelles à toutes les réformes, mais ils ne croient plus ce président qui, après douze mois d’exercice chaotique du pouvoir, ne leur a toujours pas donné de feuille de route », écrivait ce matin le quotidien de gauche Libération dans son éditorial.
D’ores et déjà, l’acte II du mandat de Nicolas Sarkozy s’annonce difficile dans un contexte économique peu porteur. Le moral des Français est au plus bas, selon l’indicateur de l’INSEE. L’inflation est en hausse en raison de la flambée mondiale des cours du pétrole et de l’alimentation et la croissance déjà décevante devrait encore ralentir au premier semestre 2008.
De plus, Nicolas Sarkozy doit faire face à une mobilisation croissante contre ses réformes, comme le montrent les manifestations de lycéens et d’enseignants contre la suppression de postes dans l’éducation ou les mouvements de grève dans les ports contre le transfert au privé de certaines activités.