La Constitution birmane a rencontré un plébiscite peu surprenant lors du référendum constitutionnel du week-end dernier qui avait été maintenu par la junte militaire, en dépit des ravages matériels et humaines causés par le passage du cyclone Nargis, à l’exception de quelques régions dévastées.
Selon le régime militaire birman, le projet de Constitution a été approuvé par 92,4 % des électeurs. La chaîne de télévision MRTV, contrôlée par les généraux au pouvoir, a assuré que la participation avait dépassé 99 % dans les régions où le scrutin a pu se dérouler. Un vote est encore prévu le 24 mai dans les régions de Rangoun et de l’Irrawaddy.
L’armée est au pouvoir depuis 1962 en Birmanie. La précédente Constitution avait été approuvée à 98 % lors d’un référendum en 1973 qui avait été « truqué », selon des opposants.
35 ans plus tard, la formation politique de l’opposante Aung San Suu Kyi s’est prononcée contre le projet de Constitution et a dénoncé la décision du régime de maintenir le scrutin, en dépit de la gravité de la crise humanitaire.
Dans le sud du pays, l’ONU estime que deux millions de personnes ont besoin d’assistance après le passage du cyclone qui a fait plus de 66.000 morts et disparus, selon un bilan officiel provisoire.
Bien que des avions transportant des secours arrivent en plus grand nombre, le régime continue de limiter sévèrement le déploiement de travailleurs humanitaires étrangers dans les zones les plus affectées du delta de l’Irrawaddy. La junte veut contrôler la distribution de l’aide internationale, ce qui ralentit les opérations de secours et limite le nombre de personnes recevant effectivement des vivres.
Hier, le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a annoncé vouloir envoyer en Birmanie son responsable des affaires humanitaires, John Holmes, et a organisé une réunion avec les cinq membres permanents du Conseil de sécurité et les pays de l’Association des nations d’Asie du sud-est (Asean), dont la Birmanie est membre.