L’ancien Premier ministre du Pakistan Benazir Bhutto est désormais assigné à résidence. Sa maison d’Islamabad serait entourée par la police – 200 hommes environ - qui l’empêcherait de sortir pour organiser un meeting interdit par l’état d’urgence, ont constaté des journalistes de l’AFP.
Selon son porte-parole à l’AFP, Benazir Bhutto aurait essayé de sortir de la maison mais aurait été stoppée par la police. « Un mandat d’arrêt a été émis et lui sera signifié si elle tente de sortir de sa résidence », a assuré à l’AFP un haut responsable du gouvernement, reconnaissant que Benazir Bhutto était de facto assignée à résidence.
Mercredi, Benazir Bhutto a appelé à manifester contre l’état d’urgence alors qu’elle négocie depuis des mois un accord de partage du pouvoir avec le général Musharraf. La manifestation en question devait se dérouler à Rawalpindi, la grande cité-dortoir de la capitale pakistanaise, qui a été coupée du monde dans la nuit par quelque 6 000 policiers, des conteneurs, des blocs de béton ou des fils barbelés barrant les routes. Aucun transport public ne peut accéder à Rawalpindi, également principale ville garnison du pays, et tous les véhicules sont scrupuleusement fouillés.
La mesure d’état d’urgence instaurée il y a sept jours interdit les rassemblements. Les manifestations pacifiques sont violemment réprimées depuis samedi et plus de 3 000 personnes ont été arrêtées ou assignées à résidence, selon la police. « C’est une entrave illégale à sa liberté, c’est une arrestation illégale d’un leader du mouvement démocratique », a déclaré à l’AFP Anwar Baig, sénateur du Parti du Peuple Pakistanais (PPP) de Benazir Bhutto.
Les forces de l’ordre invoquent également des menaces « précises » d’attentat islamistes visant l’ancien Premier ministre. L’attentat suicide le plus meurtrier de l’histoire du Pakistan a visé Benazir Bhutto le 18 octobre – jour de son retour d’exil - faisant 139 morts.
