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Pakistan : Benazir Bhutto appelle à manifester contre l'état d'urgence

Article du 07/11/2007

L'ex-Premier ministre Benazir Bhutto a appelé mercredi les Pakistanais à manifester massivement pour exiger du président Pervez Musharraf qu'il lève l'état d'urgence, un revirement dans l'attitude de celle qui négociait jusqu'alors un partage du pouvoir avec le chef de l'Etat.
"Le général Musharraf devrait restaurer la Constitution, démissionner de son poste de chef des armées et annoncer la tenue des élections" législatives, prévues initialement pour mi-janvier, a lancé Mme Bhutto, en visite à Islamabad et à l'issue de discussions avec les dirigeants de petits partis de l'opposition.
"J'appelle les Pakistanais à se manifester, c'est un combat pour l'Etat de droit, nous sommes attaqués", a-t-elle poursuivi,.
Elle a promis de maintenir un meeting vendredi dans la banlieue d'Islamabad malgré l'interdiction de tout rassemblement sous le régime de l'état d'urgence et appelé "toutes les forces politiques" à se joindre à elle dans une "grande marche", le 13 novembre, entre Lahore, la grande ville de l'est du pays, et Islamabad.
Il s'agit d'un revirement dans l'attitude de l'ancien chef du gouvernement, qui s'était contentée, depuis samedi, d'appeler M. Musharraf à renoncer à l'état d'urgence mais sans demander aux membres de son influent Parti du Peuple Pakistanais (PPP) à se joindre aux manifestations de rues sévèrement réprimées, emmenées principalement par les avocats et les magistrats, à la pointe de la contestation anti-Musharraf.
L'ex-Premier ministre a également lancé cet appel à l'issue d'une réunion avec des responsables du PPP, très divisés sur l'attitude à adopter face au général Musharraf.
Car Mme Bhutto négociait depuis des mois, avant l'état d'urgence, un accord de partage du pouvoir avec le général Musharraf dans la perspective des législatives de mi-janvier.
La police a annoncé qu'elle ne laisserait pas se dérouler le meeting de vendredi, invoquant l'état d'urgence qui interdit tout rassemblement et des menaces d'attentats "précises". Un double attentat suicide visant Mme Bhutto, le plus meurtrier de l'histoire du Pakistan, a fait 139 morts le 18 octobre à Karachi (sud).
Mme Bhutto est revenue le 18 octobre de huit années d'exil volontaire après avoir obtenu du général Musharraf une amnistie pour des accusations de corruption lorsqu'elle était au pouvoir (1988-1990 et 1993-1996), condition qu'elle posait à un accord de partage du pouvoir.
Selon les termes de cet accord, l'apport des voix du PPP au Parlement permettrait à M. Musharraf, dont la cote de popularité est au plus bas, de rester président et Mme Bhutto retrouverait son poste de Premier ministre. Ce "ticket" Musharraf-Bhutto a les faveurs à peine voilées de Washington, pour qui M. Musharraf reste un allié de premier rang dans sa "guerre contre le terrorisme".
Le général Musharraf, qui a pris le pouvoir il y a huit ans par un coup d'Etat sans effusion de sang, a décrété samedi l'état d'urgence en invoquant la multiplication des attentats et l'ingérence du pouvoir judiciaire dans les prérogatives du gouvernement pour lutter contre les terroristes islamistes.
Mais l'opposition ainsi que de nombreux analystes et médias pakistanais considèrent qu'il a trouvé là un prétexte pour tenter à tout prix de conserver son pouvoir, en suspendant un processus électoral qui le mettait en danger.
Mercredi, planait plus que jamais l'incertitude sur le maintien ou non de l'état d'urgence, mais aussi sur celui des législatives.
Dans le camp Musharraf, des discussions étaient prévues mercredi avec des responsables et des députés de la Ligue musulmane du Pakistan (PML), le parti du président, pour en décider.
Le chef de l'Etat fait en effet face, depuis samedi, à de très intenses pressions de la communauté internationale, en particulier de Washington, son principal bailleur de fonds, qui réclame que le calendrier électoral soit maintenu.
"Je suis sûr que cela prendra fin dans deux ou trois semaines car le président Musharraf est conscient des conséquences qu'aurait une longue période d'état d'urgence", a déclaré mercredi Chaudhry Shujaat Hussain, leader la PML.




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