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Pouvoir d’achat, niveau de vie et inflation : la France a le moral en berne

Article du 29/11/2007

La chute du moral des ménages en novembre illustre les craintes des Français pour leur pouvoir d’achat, au coeur d’une intervention télévisée de Nicolas Sarkozy ce soir, mais est également un « signal inquiétant » pour la croissance, selon les économistes.
« Les résultats de l’enquête de conjoncture auprès des ménages font froid dans le dos », résume Alexander Law, économiste en chef au cabinet Xerfi, pour qui « on ne peut pas tout attribuer à la grève ».
L’indicateur de l’Insee mesurant le moral des ménages est passé à - 28 en novembre, contre - 23 le mois précédent, « un chiffre très proche de celui enregistré à la fin 2005 suite aux troubles dans les banlieues », relève Alexander Law.
Tous les soldes d’opinion qui composent cet indice ont reculé « mais le plus notable est la lourde chute des intentions d’achats (- 19), soit le niveau le plus faible depuis septembre 2005 », souligne Mathieu Kaiser (BNP-Paribas). « Cela est cohérent avec des anticipations de niveau de vie et de pouvoir d’achat nettement dégradées » de la part des ménages, qui redoutent également une hausse de l’inflation, analyse-t-il.
Selon l’Institut national de la statistique, les perspectives de niveau de vie en France ont chuté de 11 points en un mois, soit un plongeon de 36 points depuis l’élection de Nicolas Sarkozy en mai, rappelle Marc Touati (ACDEFI).
Entre la flambée des prix à la pompe et celle des denrées alimentaires, sans oublier les loyers qui progressent toujours à un rythme soutenu (plus de 3 %), « les ménages ne peuvent que continuer à avoir le sentiment d'un pouvoir d'achat rogné par les dépenses contraintes », explique Mathieu Kaiser.
« Il est difficile de voir quelles recettes efficaces à court terme le président de la République pourra annoncer pour relancer la consommation », note de son côté Alexander Law.
Nicolas Sarkozy, qui devait s’exprimer au journal de 20H00 sur cet épineux dossier, « s’est pris à son propre piège », renchérit Nicolas Bouzou, économiste en chef du cabinet Asterès.
« En ne cessant de marteler que le pouvoir d’achat reculait, il a certainement amplifié un sentiment par ailleurs justifié pour certains ménages » et « en donnant le sentiment que le volontarisme politique lui permettrait de modifier cet état de fait, il a fait naître des attentes qui risquent de se transformer en frustrations », lance-t-il.
Comme Nicolas Bouzou, Alexander Law y voit un signe de « très mauvais augure pour la croissance française ». « Quand on sait que les dépenses des consommateurs ont représenté entre 60 % et 100 % de la croissance du PIB depuis cinq ans, on comprend l’ampleur du problème », tranche-t-il.
Moins de pouvoir d’achat, réel ou ressenti, risque d’aboutir à une baisse de la consommation et donc à un ralentissement de la croissance dans le contexte français.
Un cercle vicieux que le Premier ministre, François Fillon, a lui-même touché du doigt mardi en déclarant : « le pouvoir d’achat, c’est le résultat du travail des Français et de la croissance de l’économie nationale ».




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