Pakistan : au moins 50 morts dans un attentat suicide

Nouvel attentat suicide au Pakistan. Bilan : 50 morts. Il a cette fois eu lieu dans une mosquée du nord-ouest du pays où Aftab Sherpao, ancien ministre et proche du président Pervez Musharraf, priait avec d'autres fidèles pour l'Aïd al-Adha, la fête la plus importante de l'islam. La mosquée est située dans les dépendances mêmes de la résidence d'Aftab Sherpao, blessé le 28 avril dernier dans un attentat suicide perpétré déjà à Charsadda, et qui avait fait 28 morts.
Aftab Sherpao et son fils, qui l'accompagnait, n'ont pas été blessés, a assuré le porte-parole de son parti, Salim Shah. Aftab Sherpao était ministre de l'Intérieur du gouvernement que Pervez Musharraf a remplacé le 16 novembre par un cabinet intérimaire chargé de préparer les élections. Le petit parti d’Aftab Sherpao, influent dans la NWFP, est allié à celui du chef de l'Etat pour le scrutin. Aftab Sherpao était l'un des ministres les plus intransigeants à l'égard des combattants islamistes dans le nord-ouest.
« Au moins 50 personnes ont été tuées et des dizaines d'autres blessées », a déclaré Feroz Shah, ajoutant: « Je crains que le bilan ne s'alourdisse ».
Quarante à 50 personnes ont été tuées, a confirmé de don côté Syed Kamal, le ministre de la Santé de la Province de la Frontière du Nord-Ouest (NWFP), dont Peshawar est la capitale.
Le kamikaze se trouvait au second rang parmi les fidèles venus prier à l'occasion de l'Aïd al-Adha, la « fête du sacrifice », ou Aïd al-Kebir (la Grande fête), a assuré Salim Shah.
La salle des prières était maculée de sang et de morceaux de chairs, a témoigné un photographe.
Il s'agit d'un énième attentat dans cette région, située non loin des zones tribales frontalières avec l'Afghanistan, où les combattants islamistes proches d'Al-Qaïda et des talibans combattent depuis 2002 le régime du président Musharraf et son armée.
C'est également le plus meurtrier de la vague d'attentats qui ensanglante tout le pays ces derniers mois, après celui qui a visé, le 18 octobre à Karachi, l'ex-Premier ministre Benazir Bhutto qui célébrait, au milieu d'une immense foule, son retour d'exil: 139 personnes avaient été tuées par les bombes de deux kamikazes.
L'attentat visant Aftab Sherpao est aussi le second depuis que Pervez Musharraf a levé le 15 décembre l'état d'urgence qu'il avait instauré dans le pays le 3 novembre, en invoquant notamment la menace terroriste islamiste.
Cette année, le Pakistan a connu un nombre d’attentats record. Au total, avec celui de vendredi, plus de 760 personnes ont été tuées en 2007 à travers le pays, quasi-exclusivement par des kamikazes.
Les Etats-Unis, dont le Pakistan de Pervez Musharraf est l'allié-clé dans leur « guerre contre le terrorisme », estiment qu'Al-Qaïda et les talibans afghans, épaulés par des militants locaux, ont reconstitué leurs forces dans les zones tribales du nord-ouest, d'où ils menacent de nouveau les Etats-Unis.
Après le siège puis l'assaut de la Mosquée rouge d'Islamabad début juillet, dans lequel une centaine de fondamentalistes lourdement armés ont été tués, Oussama ben Laden lui-même avait déclaré le djihad, la « guerre sainte », à Pervez Musharraf et son régime, pour venger ces « martyrs ».
Récemment, un commandant proche des talibans a annoncé, selon la presse pakistanaise, qu'il ferait tout pour empêcher les élections législatives et provinciales prévues pour le 8 janvier.

Francebourse.com, avec AFP