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Ukraine – Russie : D’accord !

Article du 12/02/2008

Enfin d’accord. Les dirigeants russe et ukrainien semblent avoir trouvé un terrain d’entente dans leur contentieux gazier qui menaçait de conduire à une réduction des livraisons de gaz russe à Kiev.
Pour se faire, le président ukrainien Viktor Iouchtchenko s’était personnellement déplacé en Russie pour y rencontrer son homologue Vladimir Poutine. Un signal fort quand on connaît les tensions diplomatiques et politiques qui existent entre les deux pays, notamment depuis la « Révolution Orange » qui a amené Viktor Iouchtchenko au pouvoir.
D’après l’accord de principe, l’Ukraine honorera sa dette envers Gazprom « dans les jours qui viennent » et pourra continuer d’importer du gaz russe selon des « principes de coopération, pour 2008 et pour les années à venir » validés par les deux parties et qui seront « aujourd’hui ou demain » « couchés sur le papier », selon les termes du président russe. L’Ukraine semble donc avoir mis de côté ses envies – notamment celles du Premier ministre pro-occidental, Ioulia Timochenko – de renégocier drastiquement les conditions dans lesquelles le gaz russe est livré et de supprimer l’intermédiaire RosUkrEnergo, qui assure la totalité des importations gazières à Kiev – cette structure est contrôlée à 50 % par Gazprom et à 50 % par deux hommes d’affaires ukrainiens et a souvent été mise en cause pour son opacité.
Le bras de fer n’aura donc pas été aussi loin que la dernière fois, en janvier 2006, quand le mécontentement de Moscou avait fait peser la menace d’une rupture d’approvisionnement en Europe de l’Ouest, l’Ukraine étant un lieu de transit gazier hautement stratégique. Environ 80 % du gaz russe consommé par l’Union Européenne transite par l’Ukraine.
Dans cet épisode de crise gazière, l’Ukraine avait de toute façon tout intérêt à ménager la chèvre et le chou, c’est-à-dire les Européens et les Russes. Elle vient déjà d’adresser un joli pied de nez à son ancien tuteur en accédant à l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) avant lui, alors que les deux pays ont déposé leur dossier en même temps – en 1993 – et que la Russie reste une des rares grandes puissance économiques à ne pas appartenir à un club qui ne cesse de s’ouvrir.
Autre sujet épineux entre les deux voisins qui ont longtemps formé le même Etat : l’OTAN, dans laquelle Kiev espère entrer rapidement. Or, Moscou s’agace ouvertement des visées atlantistes de son ancien « pays frère ». Il faut dire que la mainmise russe sur l’Ukraine ne date pas de la Révolution Bolchevique mais de l’impératrice de Russie, Catherine la Grande, au début du XVIIIe siècle. Jusqu’à la chute du bloc soviétique, l’Ukraine n’aura été indépendante que trois petites années, entre 1917 et 1920. Autant dire que 1991 a marqué une véritable renaissance pour le pays. Et l’on comprend mieux l’impact qu’a eu la « Révolution Orange » emmenée par Viktor Iouchtchenko en 2004 et l’accueil en Russie de ses visions pro-européennes.

Francebourse.com – Alexandra Voinchet, avec AFP
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