Liban : Un attentat contre un véhicule de l’ambassade américaine fait trois morts
Article du 15/01/2008
Trois personnes ont été tuées dans un attentat à la voiture piégée contre une voiture de l’ambassade des Etats-Unis près de Beyrouth, a déclaré à l’AFP un responsable des services de sécurité, sans faire état de victimes américaines. « La bombe a été actionnée au passage de la voiture américaine, qui se trouvait en compagnie d’un autre véhicule transportant des civils, entre les localités de Dora et de la Quarantaine », dans la banlieue nord de Beyrouth, a déclaré ce responsable qui a requis l’anonymat.
Il a ajouté qu’il n’y avait pas de victimes américaines, déclarant que trois civils qui se trouvaient à bord de l’autre véhicule avaient été tués.
Selon les médias libanais, un Américain à bord du véhicule américain a été blessé.
Des responsables de l’ambassade des Etats-Unis n’ont ni confirmé ni démenti cette information. « Nous n’avons pas exclu qu’une voiture de l’ambassade ait été visée, nous n’avons aucune information à ce stade », a déclaré à l’AFP la porte-parole Cherie Lenzen.
Un autre responsable de l’ambassade a expliqué à l’AFP que les véhicules de la représentation diplomatique américaine empruntaient fréquemment la route où s’est produite l’explosion.
Cet attentat survient alors que le président américain George W. Bush est en tournée dans la région, la première de sa présidence. George Bush se trouve actuellement en Arabie saoudite d’où il se rendra mercredi en Egypte, dernière étape de son périple.
Il s’agit du premier attentat anti-américain au Liban depuis la fin de la guerre civile (1975-1990).
Le Liban est plongé dans une grave crise politique et est privé de président depuis le 24 novembre, après l’expiration du mandat du prosyrien Emile Lahoud.
Le chef de l’armée libanaise, le général Michel Sleimane, fait figure de candidat de consensus de l’opposition proche de Damas et Téhéran et de la majorité soutenue par l’Occident pour devenir le prochain président du Liban. Mais aucun accord n’est intervenu entre les deux camps sur son élection par le Parlement en raison d’un conflit sur le partage du pouvoir.
Plusieurs attentats ont visé des personnalités antisyriennes depuis 2004, le dernier en date étant l’assassinat de François el-Hajj, chef des opérations au sein du commandement de l’armée, tué par l’explosion d’une voiture piégée le 12 décembre.
Un attentat a aussi visé le 8 janvier la Force intérimaire de l’ONU au Liban (Finul), près de Beyrouth, faisant deux blessés.
L’attaque de ce mardi, qui n’a pas été revendiquée dans l’immédiat, survient une semaine après des menaces du chef du groupuscule palestinien Fatah al-Islam qui s’est battu pendant près de trois mois contre l’armée libanaise dans un camp palestinien du nord du Liban. « Voici notre message à l’armée des croisés : attendez-vous au pire. La bataille de Nahr al-Bared n’est qu’un début et nous verrons qui la remportera », a déclaré la voix attribuée à Chaker al-Abssi, dont le groupe serait lié à Al-Qaïda, dans un enregistrement sonore diffusé sur des sites islamistes.
Chaker al-Abssi s’en était pris au chef de l’armée libanaise Michel Sleimane et a accusé Washington d’avoir poussé Michel Sleimane à poursuivre la bataille du camp de réfugiés palestiniens de Nahr al-Bared, en lui promettant la présidence du Liban.