Les violents affrontements armés entre partisans de la majorité et de l’opposition ont fait au moins sept morts hier et plusieurs dizaines de blessées dans les rues de Beyrouth.
Les derniers heurts meurtriers remontaient au 27 janvier, quand sept personnes, dont quatre militants chiites, avaient été tués par l’armée lors d’une manifestation.
Les affrontements, à l’arme automatique et à la roquette selon les services de sécurité, ont éclaté dans plusieurs quartiers mixtes sunnites-chiites de l’ouest de la capitale libanaise. Dans la soirée, des explosions étaient entendues à travers la ville, désertée par les habitants.
Lors d’une vidéo-conférence, le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah a fustigé la « déclaration de guerre » que représentent, selon lui, des décisions récentes du gouvernement. Celui-ci a décidé mardi d’enquêter sur un réseau de télécommunications installé par le Hezbollah à travers le pays et de limoger le chef de la sécurité de l’aéroport de Beyrouth, présenté comme un proche du mouvement chiite. « Notre réponse à cette déclaration de guerre est notre droit à nous défendre, de défendre notre résistance, nos armes et notre existence », a insisté le chef du mouvement chiite qui a réclamé que le gouvernement revienne sur ses décisions et accepte un dialogue national.
Le gouvernement de Fouad Siniora a reçu le soutien du Caire, de Ryad et du Conseil de sécurité de l’ONU alors que pour Paris, la situation est « préoccupante ». Le Hezbollah doit cesser immédiatement de « semer le trouble » au Liban, a averti Washington. La Ligue arabe a exhorté les dirigeants libanais à « éviter les affrontements ou toute autre action qui pourrait provoquer l’escalade » des violences, tandis que les Emirats Arabes Unis ont annoncé avoir débuté l’évacuation de leurs ressortissants.
Le Liban traverse sa plus grave crise politique depuis la fin de la guerre civile en 1990, et se trouve sans chef d’Etat depuis le 24 novembre, les deux parties ne parvenant pas à se mettre d’accord sur un partage du pouvoir.