Les manifestations de l’opposition du Mouvement démocratique orange (ODM) de Raila Odinga ont une nouvelle fois été durement réprimées par la police kényane. On parle de 14 morts à Nairobi et Kisumu, fief électoral de Raila Odinga, le bilan officiel étant de cinq morts dans tout le pays.
Tirs à balles réelles et à blanc, usage de gaz lacrymogène pour disperser des partisans de l’opposition, passages à tabac, la police a utilisé les moyens violents à sa disposition pour réprimer des manifestations interdites par le pouvoir.
Le Kenya – jusqu’alors considéré comme un îlot de stabilité dans une Afrique de l’Est rongée par les conflits - est plongé, depuis la réélection de Mwai Kibaki, dans une crise qui a fait au moins 700 morts et provoqué le déplacement d’environ 200 000 personnes. Les Nations Unies ont à ce titre lancé un appel de fonds de 41,8 millions de dollars pour « apporter de l’aide humanitaire (...) aux quelque 500 000 personnes touchées par les violences ».
Sur le plan diplomatique toujours, les Etats-Unis ont rendu les deux leaders kényans « également responsables » de ces nouvelles violences, déplorant « l’impasse politique » dans laquelle se trouve désormais le pays.
Le Commonwealth, dont le Kenya - ancienne colonie britannique - est membre, a jugé que les élections qui ont déclenché la crise « n’ont pas été aux normes internationales » dans la phase du comptage des voix. Le Parlement européen a lui demandé le gel de toute aide budgétaire au gouvernement kényan et l’organisation de nouvelles élections au cas où « un recomptage des voix justes s’avère impossible ».
Enfin, l’ex-président tanzanien Benjamin Mkapa et Graça Machel, épouse de l’ex-président sud-africain Nelson Mandela, sont arrivés à Nairobi où ils doivent participer à une médiation.
