Ils se sont rencontrés pour la première fois et se sont serrés la main. L’entrevue entre le président kényan réélu Mwai Kibaki et le chef de l’opposition Raila Odinga, alors que leur rivalité pendant et depuis l’élection présidentielle a mis leur pays à sang, est « encourageant(e) », n’a pas manqué de déclarer le nouveau médiateur en charge du dossier, l’ancien secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan. Il a qualifié cette réunion de « premier pas vers une solution pacifique au problème ».
Il en faudra toutefois encore bien d’autres. Kofi Annan, qui conduit la médiation de l’Union africaine, s’est montré très inquiet de l’ « usage excessif de la force par la police » et de la « poursuite des violences ». Douze personnes ont encore été tuées dans la nuit de mercredi à jeudi et les violences politico-ethniques ont fait au moins 790 morts et 255 000 déplacés.
De leurs côtés, les leaders kenyans ont également fait passer des messages. Raila Odinga a assuré que des « mesures vitales » avaient été prises « pour résoudre la querelle électorale et le conflit qui ravage » le Kenya, demandant « à chacun d’être patient et de soutenir la paix ».
Quant au président Kibaki, il a appelé les Kényans « à éviter la violence pendant qu’on s’efforce de trouver une solution ». « En tant que président élu en bonne et due forme et qui a prêté serment (...), je conduirai personnellement notre pays vers la promotion de l’unité, la tolérance, la paix et l’harmonie entre les Kényans », a-t-il assuré.