La semaine commence avec la poursuite et l’extension du mouvement de colère des consommateurs de carburants, excédés par le renchérissement des prix à la pompe dans la lignée de la flambée du pétrole. Les routiers et les taxis sont venus rejoindre les pêcheurs. Plusieurs actions étaient organisées ce matin comme le blocage de l’accès à la raffinerie Total de La Mède, près de Marseille. En fin de semaine, les pêcheurs qui protestent depuis quinze jours contre la hausse des carburants avaient bloqué les accès à la raffinerie avant d’en être délogés par les forces de l’ordre.
Les transporteurs routiers ont également organisé une opération escargot sur une autoroute près de Nice.
Dans le Sud toujours, une soixantaine d’agriculteurs viticulteurs ont de nouveau bloqué l’accès au dépôt d’hydrocarbures de Frontignan près de Sète pour obtenir un gazole « totalement détaxé ». Mercredi, des incidents entre agriculteurs et forces de l'ordre venues débloquer l’accès à ce dépôt avaient fait deux blessés.
Dans l’Ouest de la France, d’autres opérations escargot ont perturbé le trafic sur une autoroute près de Rennes ainsi qu’à Brest. Dans le nord-ouest, 16 semi-remorques ralentissaient aussi la circulation entre les villes de Valognes et Cherbourg.
La Fédération nationale des transports routiers (FNTR, patronat) doit être reçue par le secrétaire d’Etat aux Transports pour lui présenter son plan gazole dans la journée.
Les pêcheurs ont eux pour partie suspendu leur mouvement entamé il y a plus de 15 jours, passant le relais à leurs collègues espagnols, portugais et italiens.
Aujourd’hui également, FO et la CFE-CGC doivent annoncer, après avoir réuni leurs instances dirigeantes, s’ils se joignent à l’appel de la CGT et de la CFDT à une journée d’action le 17 juin contre les projets de réforme gouvernementaux sur les retraites et les 35 heures, journée à laquelle s’est déjà ralliée l’union syndicale Solidaires.
Les syndicats de l’Education nationale doivent aussi décideront aujourd’hui aussi de leur éventuelle participation.
Lundi aussi, les syndicats de la SNCF désireux de lancer une grève reconductible contre la réorganisation du fret doivent se réunir. Suivant une proposition de la CGT-cheminots, première force syndicale, d’une action à partir du 10 juin, FO a déposé un préavis et Sud-Rail fera de même aujourd’hui. Unsa, Fgaac (conducteurs autonomes), CFDT et CFTC ont exclu une mobilisation à ce stade tandis que la CFE-CGC se positionnera aujourd’hui.
Enfin, Nicolas Sarkozy doit recevoir « l’ensemble des cadres dirigeants de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur ». Le président doit notamment évoquer « les perspectives de sa politique éducative pour les années à venir » alors que les différents secteurs de l’éducation ont été récemment secoués par plusieurs mobilisations contre la politique gouvernementale.
Sur le plan politique, jusqu’à jeudi, les députés se pencheront sur le projet de loi de modernisation de l’économie (LME). Avec un point majeur de contentieux, l’assouplissement des conditions d’installation des grandes surfaces, qui fait grincer de nombreuses dents jusqu’au sein de l’UMP, beaucoup d’élus y voyant une menace pour le petit commerce. Après plusieurs « couacs » retentissants entre le gouvernement et sa majorité, l’exécutif s'est attaché à déminer le dossier, multipliant les rencontres avec les députés.
Autre texte de loi controversé, celui sur la réforme des institutions, dont le vote solennel en première lecture à l’Assemblée nationale est prévu demain mardi, après une discussion marathon. Les socialistes ont dores et déjà annoncé qu’ils voteraient contre, un « non d’attente » qui ne fermerait pas la porte au dialogue, en espérant de nouvelles concessions du gouvernement.
Les tractations vont donc se poursuivre pendant la suite des navettes parlementaires, d’ici la convocation du Congrès en juillet, où la neutralité de l’opposition sera au minimum requise pour atteindre la majorité des 4/5e des suffrages exprimés nécessaire à l’adoption du texte.
Mardi, le chef de l’Etat sera à Rome, pour une conférence onusienne sur la sécurité alimentaire mondiale, et vendredi en Grèce, dans le cadre de la préparation de la présidence française de l’Union Européenne, qui débute le 1er juillet.
Jeudi, l’Insee publiera le taux de chômage au sens du Bureau International du Travail (BIT) pour le premier trimestre 2008 ainsi que d’autres indicateurs livrant une photographie plus précise de l’évolution du marché du travail, notamment le sous-emploi.
Le chômage, qui a baissé en 2006 et en 2007, devrait se stabiliser au premier semestre 2008 « autour de 7,5 % » de la population active en France métropolitaine, avait estimé l’INSEE en mars, anticipant un ralentissement des créations d’emploi.
Jeudi également, le personnel de Météo France est appelé par trois syndicats représentant 90 % du personnel (Solidaires, CGT, FO) à faire grève et à participer à une manifestation nationale à Paris contre la « suppression de 1 000 emplois sur les 3 600 » que compte l’établissement public et « la fermeture de la moitié des centres météorologiques » dans les dix prochaines années.
Sur le thème de l’éducation, Nicolas Sarkozy effectuera jeudi un déplacement en province consacré à la « réforme de l’école ».
Enfin, pour préparer la relève, l’Assemblée nationale accueillera samedi la 14e édition du « Parlement des enfants », avec 577 jeunes de CM2, chacun installé au banc du député de sa circonscription. Au menu, trois « propositions de loi », sur les maladies rares, la pollution par les canettes aluminium outre-mer et l’interdiction de la vente de téléphones portables spécialement destinés... aux 4-10 ans.