France Bourse
Abonnez-vous

Bourse de Paris : Après la folle journée de vendredi

Article du 09/06/2008

Mnemo : PXI


A 4 779,43 points, la Bourse de Paris a ouvert en recul de 0,33 % pour démarrer une nouvelle semaine.
Le CAC a terminé en forte baisse vendredi, lâchant 2,27 % à 4 795,58 points. L’indice est tombé à son plus bas niveau depuis la mi-avril, dans un marché marqué par une série de mauvaises nouvelles dont la hausse de l’euro et du pétrole. Outre le regain du pétrole brut et de l’euro, les nouveaux soubresauts de la crise financière, entre les difficultés d’une banque britannique, l’augmentation de capital de Crédit Agricole et les notations abaissées pour les rehausseurs de crédit américains, expliquent en bonne partie la mauvaise performance hebdomadaire de l’indice parisien. Sur la semaine écoulée, le CAC 40 a perdu 4,37 % pour finir à 4 795,32 points, plus forte baisse hebdomadaire depuis février.

Wall Street a plongé vendredi, suite à une nouvelle envolée des prix du pétrole et à la poussée plus forte que prévu du chômage en mai. New York a terminé sur une chute d’une ampleur jamais vue depuis 15 mois alors que le pétrole a dépassé les 139 dollars. Le Dow Jones a perdu 3,13 % à 12 209,81 points et le Nasdaq 2,96 % à 2 474,56 points. L’indice élargi Standard and Poor’s 500 a perdu 43,37 points, à 1 360,68 points (- 3,09 %).
C’est la plus forte baisse journalière de l’indice vedette Dow Jones depuis le 27 février 2007, tandis que le Nasdaq et le SP 500 enregistrent là leur plus forte baisse sur une séance depuis quatre mois.

Lundi, la Bourse de Tokyo a clôturé en forte baisse de 2,13 %. L’indice Nikkei a cédé 308,06 points à 14.181,38 et le TOPIX, indice plus large, a reculé de 2,14 % à 1 397,54 points.

Parmi les premiers chiffres de la semaine, on notera que l’excédent commercial de l’Allemagne s’est élevé à 18,7 milliards d’euros au mois d’avril, après 16,6 milliards d’euros en mars. Par rapport à avril 2007, les exportations allemandes ont progressé de 13,9 % en avril 2008 à 89,8 milliards d’euros, les importations de 11,7 % à 71 milliards.
En Suisse, le taux de chômage a reculé à 2,4 % en mai, selon le secrétariat d’Etat à l’économie. A la fin de la période, 95 166 personnes étaient inscrites au chômage, soit 5 714 de moins qu'en avril. Au total, 148 527 demandeurs d'emploi étaient inscrits auprès des offices régionaux de placement, soit 6 367 de moins que le mois précédent.

Les opérateurs sont dans l’attente de la publication d’un rapport de la Banque Centrale Européenne sur la situation financière de la zone en juin. La divergence entre les politiques monétaires de la BCE et de la Réserve fédérale américaine, et les perturbations sur le marché des changes qui en découleront, devrait être cette semaine l’un des sujets primordiaux d’un marché privé de statistiques économiques majeures et de résultats d’entreprise.
Les investisseurs attendent toutefois aujourd’hui la publication des promesses de ventes de logements en avril aux Etats-Unis.

Parmi les autres annonces, le prix Nobel d’Economie Joseph Stiglitz a de son côté jugé que la crise des « subprime » n’était « pas terminée » aux Etats-Unis et en Europe, et qu’elle était liée à la flambée des prix pétroliers et alimentaires, dans un entretien au journal Libération. Et la situation « va continuer », explique l’économiste.
La guerre en Irak a « une grosse part de responsabilités » dans les crises qui secouent l’économie mondiale, juge-t-il également : « l’économie américaine avait des problèmes et la guerre en Irak les a aggravés ».
« Nous sommes au bord de la récession »
: en 2008, le déficit américain atteindra « 500 milliards de dollars » et les Etats-Unis n’ont donc « plus les moyens de stimuler l’économie », pointe-t-il. L’Europe devrait continuer à pâtir de cette crise car « de nombreuses banques européennes ont acheté ces produits dérivés des ‘subprime’ et en subissent le contrecoup » et parce que la faiblesse du dollar vis-à-vis de l’euro favorise les exportations américaines aux dépends des européennes.
Pour Joseph Stiglitz, la flambée pétrolière, les émeutes de la faim, la crise financière et les menaces de récession sont « liées » et le développement économique des géants émergents comme l’Inde ou la Chine ne sont pas à l’origine de la flambée pétrolière et alimentaire.
« Les profits européens vont probablement être comprimés par trois facteurs », a estimé vendredi Crédit Suisse dans une note, se disant « surpris de voir que les prévisions de croissance des bénéfices sont toujours élevées ». Ses analystes citent le ralentissement économique en Europe, que laissent entrevoir des indices de confiance déprimés, une croissance des salaires qui a tendance selon eux à s’accélérer et l’euro fort.

L’euro était quasi stable face au dollar ce matin sur le marché des changes. Vers 06h30 GMT, un euro valait 1,5784 dollar, contre 1,5777 vendredi vers 21h00 GMT.
La monnaie européenne a dépassé le seuil de 1,57 dollar vendredi, après un bond du chômage à 5,5 % de la population active en mai aux Etats-Unis qui a rappelé la fragilité de l’économie américaine. L’euro n’avait plus atteint ce niveau depuis le 28 mai.
L’euro a également réagi la semaine dernière aux propos du président de la Banque Centrale Européenne laissant entrevoir une prochaine hausse des taux. Ces déclarations ont fait l’effet d’un coup de tonnerre sur des marchés spéculant jusqu’alors sur une baisse des taux européens.

Après avoir pulvérisé leurs récents sommets vendredi à New York, les cours du baril de pétrole semblaient faire une pause ce matin, cédant plus d’un dollar dans les échanges électroniques en Asie.
Le brut léger américain a bondi vendredi de 10,75 dollars ou 8,4 % - la plus forte hausse sur une seule séance jamais enregistrée - pour finir à 138,54 dollars le baril, après avoir atteint en séance un nouveau record historique de 139,12 dollars.
Loin de calmer les inquiétudes des opérateurs, le représentant de l’Iran auprès de l’Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole a estimé hier que le prix du baril pourrait atteindre les 150 dollars d’ici à la fin de l’été.
Même analyses pour les experts de Goldman Sachs qui pronostiquent un baril de brut léger américain à 150 dollars durant la saison estivale des grands déplacements automobiles aux États-Unis.
La banque Morgan Stanley, autre acteur important du marché de l’énergie, estime elle aussi que le brut pourrait atteindre 150 dollars d’ici le 4 juillet, la fête nationale américaine, en raison des déplacements automobiles aux États-Unis, de la vigueur persistante de la demande asiatique et de la baisse des stocks.

Francebourse.com – Alexandra Voinchet, avec AFP
Sur le même sujet
Nos portefeuilles
Performances actualisées le 01/12/2022
Croissance : 754%
Depuis sa création en 2001
Rendement : 247%
Depuis sa création en 2012
Déposées à la Bibliothèque Nationale de France
Actuellement
Suivi de recommandation
Recommandation
Suivi de recommandation
Analyses technique
Analyses fondamentales