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Bourse de Paris : Les discours des banquiers centraux se font sentir sur les marchés

Article du 10/06/2008

Mnemo : PXI

Comme attendu, le CAC a lâché 0,73 % à 4 764,41 points à l’ouverture du marché ce matin.
Hier, la Bourse de Paris a piétiné, l’indice gagnant seulement 0,08 % au terme d’une séance nerveuse, où les investisseurs ont été soumis à des tendances contradictoires et se sont tournés vers des valeurs sûres. Le CAC 40 a beaucoup hésité sur la direction à prendre, ouvrant en baisse (jusqu’à - 0,41 % dans les premiers échanges) et oscillant ensuite entre quasi-stabilité et légère hausse (jusqu’à + 0,54 %). Après les 2,27 % perdus vendredi, le CAC a grappillé 4,06 points à 4 799,38 points, dans un volume de transactions moyen, de 5 milliards d’euros. Il est aux alentours de son niveau de la mi-avril.

Hier, Londres a perdu 0,49 %, Francfort a gagné 0,17 % et l’Eurostoxx 50 a été stable (+ 0,02 %).
L’après-Bourse en Europe a été marqué par de nombreuses interventions des banquiers centraux. Lors d’une conférence à Paris, le président de la Banque Centrale Européenne, Jean-Claude Trichet, a estimé que « nous vivons une correction de marchés qui se poursuit ». Si la correction de marchés « avait été prévue par toutes les banques centrales », les perturbations sur le marché du crédit interbancaire ont été « un événement non anticipé », a-t-il précisé.
Jean-Claude Trichet, critiqué après avoir annoncé la semaine dernière une éventuelle hausse de ses taux directeurs en juillet, a affirmé qu’il « maintenait » ses propos mais a précisé que la hausse des taux n’était « pas certaine mais possible ».
Le gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer, a de son côté expliqué que la politique monétaire devait rester concentrée sur « l’objectif macroéconomique de stabilité des prix à moyen terme ».

Le président de la Réserve fédérale américaine (Fed) Ben Bernanke a indiqué que son institution « (résisterait) fortement à une érosion des attentes d’inflation à long terme, car un dérapage de ces attentes risquerait de déstabiliser la croissance autant que l’inflation ». Des propos interprétés par les investisseurs comme l’annonce d’une prochaine hausse des taux américains. La Fed qui a fait drastiquement baisser ses taux directeurs depuis septembre de 5,25 % à 2 %, pourrait mettre un terme à ce cycle lors de la prochaine réunion de son comité de politique monétaire (FOMC), les 24 et 25 juin.
Peu avant Ben Bernanke, le président américain et son ministre du Trésor Henry Paulson sont montés au créneau pour soutenir la monnaie américaine. George Bush a affirmé qu’un dollar fort était « dans l’intérêt des Etats-Unis » ainsi que « dans l’intérêt de l’économie mondiale ».
Quant à Henry Paulson, il a refusé d’exclure une intervention des autorités pour enrayer la chute du dollar.
La Bourse de New York a terminé hier sur une note contrastée, le Dow Jones gagnant 0,58 %, tandis que le Nasdaq perdait 0,61 %.

Les marchés ont été animés par plusieurs « rebondissements » chez les banques. L’helvétique UBS a achevé hier l’attribution des droits de souscription dans le cadre de son augmentation de capital et des rumeurs de nouvelles dépréciations d’actifs ont circulé.
La banque d’affaires américaine Lehman Brothers a pour sa part publié une perte historique, de 2,8 milliards au deuxième trimestre, qui va l’amener à lever 6 milliards de dollars d’argent frais.

A Shangai, l’indice SSE Composite a connu la pire séance depuis 15 mois avec une chute de 8,5 % qui le ramène en clôture au contact des 3 000 points.
La Bourse de Tokyo a également fini en baisse : - 1,13 % à 14.021,17. Le Topix, plus large, a cédé 1,03 % à 1 383,20 points.

Parmi les statistiques de la journée, en France, les chiffres de la production industrielle font apparaître une progression de 1,4 % en avril par rapport au mois précédent, a annoncé l’INSEE. La seule production manufacturière (hors énergie et industries agricoles et alimentaires) est en hausse de 1,7 % après une chute de 1,6 % en mars.
Belle reprise également pour la production de l’industrie automobile qui « enregistre un rebond en avril » de 3,8 %. Après une baisse de 1,2 % en mars, la production de biens d’équipement se reprend et gagne 2 % : elle augmente de 2,7 % dans les équipements électriques et électroniques, de 1,8 % dans les équipements mécaniques et de 1,3 % dans les « bateaux, avions, trains, motos ».
La production de biens de consommation se redresse elle aussi légèrement (+ 0,5 %), dont + 2,4 % dans « l’habillement, cuir », + 1,5 % dans les « équipements du foyer » et + 0,3 % dans les « produits pharmaceutiques, de parfumerie et d’entretien ».
La production de biens intermédiaires est également en hausse (+ 1,6 %) et efface presque son repli du mois précédent (- 1,8 %). Elle enregistre une forte hausse dans les « produits chimiques, en caoutchouc ou plastiques » (+ 3,1 %) et dans les « composants électriques et électroniques » (+ 2 %). Elle progresse également dans les produits de l’industrie textile (+1,3 %), les « produits minéraux » (+ 1,2 %) et les « métaux et produits métalliques » (+ 1,1 %).
La production diminue en revanche dans les « produits en bois, papier ou carton » (- 1,6 %).
Les industries agricoles et alimentaires ont eu une production quasiment stable en avril (+ 0,1 %) tandis que l’activité progresse légèrement dans l’énergie (+ 0,5 %) et dans la construction (+ 0,5 %).

En Allemagne, les prix de gros ont augmenté de 1,4 % en mai (contre + 0,6 % en avril sur un mois), soit une hausse annuelle de 8,1 %, selon les statistiques officielles. La hausse des prix de gros allemands avait atteint 8,5 % en février 1982, rappelle l’Office fédéral de la statistique.

En Chine, les prix à la consommation ont augmenté de 7,7 % sur un an en mai. S’il était confirmé par les données officielles jeudi, ce chiffre constituerait la première baisse marquée de l’inflation chinoise depuis l’an dernier. En avril, l’inflation était de 8,5 %.
Les prix à la production ont augmenté de 8,1 % en avril et les économistes s’attendent pour mai à une accélération à 8,3 %. Les statistiques officielles du mois dernier en la matière seront publiées mercredi.

Jean-Claude Trichet a estimé hier qu’il ne faisait « absolument aucun doute » que le « manque d’offre pétrolière » jouait un rôle dans la flambée des cours du brut, sans dire si la faiblesse du dollar contribuait à cette envolée.
Il a été contredit par l’Arabie Saoudite, chef de file de l’OPEP qui, tout en annonçant hier l’organisation d’une réunion des pays producteurs et consommateurs de brut, a répété que le marché était bien approvisionné.
Les prix du pétrole ont nettement reflué hier à New York, lâchant plus de quatre dollars après leur folle envolée de la fin de la semaine dernière mais ils restent à des niveaux historiquement élevés, près des 134 dollars.
En référence à l’envolée des cours du brut, Jean-Claude Trichet a répété que « dans une période de succession de chocs dans le domaine des matières premières et de l’alimentation, il (était) important d’avoir des anticipations solidement ancrées ». « Il ne faut pas oublier les leçons du premier choc pétrolier » et, « si des erreurs politiques sont commises », « alors la punition peut être très dure », rappelant que « dans de nombreux pays, le chômage de masse avait commencé avec le choc pétrolier » de 1973.

L’euro continue de reculer face au dollar, les déclarations de responsables américains pour soutenir le billet vert. La monnaie européenne est repassée sous le seuil de 1,57 dollar qu’elle avait franchi vendredi après un bond du chômage aux Etats-Unis en mai. Vers 06h00 GMT, un euro valait 1,5581 dollar, contre 1,5642 hier vers 21h00 GMT.

Francebourse.com – Alexandra Voinchet, avec AFP









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