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Bourse de Paris : L’inflation au cœur de toutes les inquiétudes

Article du 10/06/2008

Mnemo : PXI


La Bourse de Paris subit comme les autres places européennes le désaccord entre des banquiers centraux qui divergent sur la manière de combattre l’inflation. Ce soir, le CAC cède à la clôture 0,8 % au terme d’une séance nerveuse, les investisseurs traditionnels se heurtant aux incertitudes sur les décisions des banques centrales, la santé des banques et la hausse des matières premières. Comme la veille, la Bourse de Paris a été animée par d’importants flux de capitaux à court terme plutôt que par des stratégies d’investissement à long terme, faute de visibilité sur les perspectives économiques comme sur les politiques monétaires.
L’indice vedette a abandonné 38,30 points à 4 761,08 points, dans un volume de transactions étoffé de 6,1 milliards d’euros. Il a 5,05 % depuis le début du mois, entamé au-dessus des 5 000 points.

Selon un vendeur d’actions parisien interrogé par l’AFP, « le stress sur les marchés est le résultat d’une cacophonie invraisemblable entre banquiers centraux provoquée, il faut bien l’avouer, par Jean-Claude Trichet », le président de la Banque Centrale Européenne, qui a averti jeudi dernier que l’institution monétaire européenne pourrait remonter ses taux directeurs en juillet. Cette annonce, qui a fait grimper l’euro, a fortement compromis les efforts de la Réserve fédérale américaine pour faire remonter le dollar. « M. Trichet tire une balle dans le pied des Américains. (...) C’est un procédé quasi autiste qui nous fait nous demander dans quel monde il habite », a poursuivi le vendeur d’actions.
Hier, le président de la Réserve fédérale américaine (Fed) Ben Bernanke a indiqué que son institution « (résisterait) fortement à une érosion des attentes d’inflation à long terme, car un dérapage de ces attentes risquerait de déstabiliser la croissance autant que l’inflation ». Des propos interprétés par les investisseurs comme l’annonce d’une prochaine hausse des taux américains. La Fed qui a fait drastiquement baisser ses taux directeurs depuis septembre de 5,25 % à 2 %, pourrait mettre un terme à ce cycle lors de la prochaine réunion de son comité de politique monétaire (FOMC), les 24 et 25 juin.
Peu avant Ben Bernanke, le président américain et son ministre du Trésor Henry Paulson sont montés au créneau pour soutenir la monnaie américaine. George Bush a affirmé qu’un dollar fort était « dans l’intérêt des Etats-Unis » ainsi que « dans l’intérêt de l’économie mondiale ».
Aujourd’hui, le président de la banque de Réserve fédérale de Dallas, Richard Fisher, a précisé que la Fed surveillait attentivement l’inflation et n’acceptera pas qu’elle atteigne des niveaux incontrôlables. « Nous assistons à un cercle vicieux, un dollar plus faible pouvant conduire à une hausse de l’inflation qui affaiblirait à son tour le dollar, etc, et déboucherait sur un ralentissement de l’activité économique », a-t-il expliqué, bien conscient des risques de hausse des prix de détail que fait courir un dollar faible.

Les places européennes ont également ressenti l’effet de la baisse des places asiatiques, due en grande partie à l’annonce de mesures restrictives de la Banque centrale de Chine. Londres a reculé de 0,86 %, Francfort de 0,65 % et l’Eurostoxx 50 de 0,56 %.

Vers 17h30 heure de Paris, l’indice Dow Jones cédait 0,11 % à 12 267,29 points et le Nasdaq Composite reculait de 0,83 % à 2 439,05 points.

Parmi les chiffres de la journée, en France, les chiffres de la production industrielle font apparaître une progression de 1,4 % en avril par rapport au mois précédent, a annoncé l’INSEE. La seule production manufacturière (hors énergie et industries agricoles et alimentaires) est en hausse de 1,7 % après une chute de 1,6 % en mars.

En Allemagne, les prix de gros ont augmenté de 1,4 % en mai (contre + 0,6 % en avril sur un mois), soit une hausse annuelle de 8,1 %, selon les statistiques officielles. La hausse des prix de gros allemands avait atteint 8,5 % en février 1982, rappelle l’Office fédéral de la statistique.

En Italie, la production industrielle a enregistré en avril dernier un timide rebond de 0,7 % après un recul de 0,1 % en mars, selon les chiffres officiels en données corrigées des variations saisonnières. En rythme annuel et en données ajustées du nombre de jours ouvrés, la production industrielle italienne a progressé de 2 % le mois dernier, après une baisse révisée à - 2,6 % en mars.

En Chine, les prix à la consommation ont augmenté de 7,7 % sur un an en mai. S’il était confirmé par les données officielles jeudi, ce chiffre constituerait la première baisse marquée de l’inflation chinoise depuis l’an dernier. En avril, l’inflation était de 8,5 %.
Les prix à la production ont augmenté de 8,1 % en avril et les économistes s’attendent pour mai à une accélération à 8,3 %. Les statistiques officielles du mois dernier en la matière seront publiées mercredi.

A suivre demain mercredi 11 :
- aux Etats-Unis, il faudra surveiller les stocks pétroliers hebdomadaires, les chiffres du Département au Trésor sur le budget et la parution du Livre beige de la Fed
- en zone euro : la balance des paiements trimestrielle
- en France : la balance des comptes courants pour avril et l’indice des prix à la consommation (IPC) pour le mois dernier
- au Royaume-Uni : la balance commerciale et le taux de chômage le mois dernier
- en Espagne : l’indice des prix en mai

Concernant le marché pétrolier, la chaîne de télévision CNBC a annoncé que l’Arabie Saoudite avait augmenté sa production de pétrole de 500 000 barils par jour à 9,45 millions de bpj ce trimestre.
Le pétrole reprend sa marche en avant et gagne 1,6 % à 136,5 dollars le baril.

Francebourse.com, avec AFP


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