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EADS : Pour calmer les Etats-Unis, Northrop risque la polémique en Europe

Article du 06/03/2008

Mnemo : EADS


Pour apaiser le Congrès et les syndicats américains, furieux de voir un juteux contrat d’avions ravitailleurs échapper à Boeing, Northrop Grumman a pris le risque d’enflammer l’opinion européenne en chiffrant pour la première fois les délocalisations promises par son partenaire EADS, qui a été choisi pour remplir la commande. Cette méga-commande, l’une des plus importantes jamais attribuées par le Pentagone, porte sur 179 appareils pour quelque 35 milliards de dollars.
« L’assemblage et la militarisation du ravitailleur KC-45A aura lieu à Mobile (Alabama, sud), ce qui donnera lieu à la création d’approximativement 2 000 emplois directs aux Etats-Unis », indique Northrop dans un communiqué. Le groupe modifie ainsi un précédent communiqué où il indiquait que le contrat donnerait lieu à « l’internalisation d’approximativement 2 000 emplois d’Europe vers les Etats-Unis ». Le groupe européen avait immédiatement démenti, affirmant à l’AFP que le contrat des ravitailleurs n’entraînerait « pas de délocalisation d’emplois ».
Pour remporter l’appel d’offres, le consortium américano-européen EADS-Northrop Grumman avait promis de transférer aux Etats-Unis la chaîne d’assemblage de son A330 cargo, dont son ravitailleur est un dérivé. « Le choix du KC-30 par l’armée de l’Air américaine fournira non seulement l’avion ravitailleur militaire le plus efficace, mais permettra également la création de la plus vaste chaîne d’assemblage d’avions commerciaux aux Etats-Unis depuis 40 ans, et la première du genre pour Airbus aux Etats-Unis », avait annoncé mi-janvier le président de l’avionneur toulousain, Thomas Enders. EADS n’avait alors pas précisé si la totalité de la production de l’A330 cargo serait transférée outre-Atlantique. Il avait simplement indiqué que quatre appareils, avions ravitailleurs compris, pourraient sortir des chaînes de Mobile chaque mois, à partir de « fin 2008 » et que 300 emplois directs supplémentaires seraient créés.
Dans son communiqué d’hier, Northrop Grumman cherchait avant tout à répondre aux critiques du Congrès et des syndicats américains contre la décision du Pentagone jugée néfaste à l’emploi national. Des membres du Congrès ont en effet accusé l’armée de l’Air américaine de faire perdre emplois et avance technologique aux Etats-Unis en attribuant le contrat du renouvellement de ses ravitailleurs au groupe européen.


Francebourse.com, avec AFP
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