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EADS : Boeing pourrait porter plainte dans le dossier des avions ravitailleurs

Article du 10/03/2008

Mnemo : EAD


La désignation de l’européen EADS pour fournir à l’Armée de l’Air américaine une partie de sa flotte d’avions ravitailleurs n’en finit pas de créer la polémique outre-Atlantique. Après le Congrès américain, c’est au tour de Boeing, le candidat national, grand perdant de l’appel d’offre, de réclamer des éclaircissements sur les conditions d’attribution de ce contrat.
La direction de Boeing considère « sérieusement de porter plainte », a annoncé le groupe dans un communiqué diffusé dans la nuit de vendredi à samedi.
Le 29 février dernier, l’Armée de l’Air américaine a attribué un contrat de 35 milliards de dollars pour 179 avions ravitailleurs à EADS, allié à l'américain Northrop Grumman, l’un des plus gros contrats passés par l’armée ces dernières années. Principal fournisseur de l’US Air Force en avions ravitailleurs, Boeing était donné comme le grand favori. Son échec a provoqué un tollé dans les rangs politiques et syndicaux, au nom de la préférence nationale et des emplois « volés » par un groupe étranger.
Ce n’est pas la première fois que Boeing se retrouve au coeur de la polémique pour ces ravitailleurs. Le contrat avait en effet été initialement accordé de gré à gré à l’avionneur américain en 2003 puis retiré au motif de conflit d’intérêts, entraînant la démission du PDG de Boeing de l’époque et de la prison ferme chez des responsables de l’Armée de l’Air et de l’avionneur. Le contrat avait ensuite été remis en jeu en 2006.
Si Boeing décide de porter effectivement plainte, le groupe saisira la cour des comptes américaine. Ce recours constituerait une demande de remise en jeu du contrat, ce qui, selon certains observateurs, créerait un précédent délicat. Cela signifierait en effet une volonté de donner l’ascendant à une entreprise nationale pour un appel d’offres ouvert aux groupes étrangers et dont la décision répond a priori à des critères industriels et économiques.
De son côté, le PDG d’Airbus rejette cette polémique. Il a réfuté un des arguments comme quoi l’octroi de ce contrat au consortium américano-européen allait entraîner la destruction d’emplois aux Etats-Unis. Au contraire, dans un entretien téléphonique à l’AFP, Tom Enders n’a pas exclu que la future chaîne d’assemblage de Mobile en Alabama dont EADS va se doter serve un jour à monter d’autres appareils que les 179 ravitailleurs destinés à l’Armée de l’Air américaine et l’A330 cargo. EADS et Northrop Grumann devraient « investir environ 600 millions de dollars en tout dans le site » de Mobile et « créer environ 1 300 emploi » sur place, a-t-il rappelé. En outre, pour répondre aux détracteurs de ce côté-ci de l’Atlantique, la création d’une chaîne d’assemblage cadre également avec la stratégie d’EADS d’installer une partie de sa production en zone dollar afin d’être moins pénalisé par la vigueur de l’euro.
Pour le dirigeant européen, cette polémique est inappropriée : « l’aéronautique est une industrie mondialisée. Boeing sous-traite partout dans le monde, au Japon, en Italie, et nous aussi. Ce n’est pas comme si nous produisions tout en Europe et eux tout aux Etats-Unis », a souligné Tom Enders.

Francebourse.com, avec AFP

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