La procédure est donc lancée. Le dépôt hier par Boeing d’un recours auprès de la Cour des comptes américaine, contestant l’attribution au tandem rival EADS/Northrop Grumman de l’énorme contrat des avions ravitailleurs passé par l’armée de l’Air américaine, bloque donc désormais le dossier.
Cette procédure entraîne en effet la suspension du contrat attribué le 29 février au duo européano-américain, le temps que la cour des comptes examine la plainte et transmette sa recommandation, explique-t-on au GAO (Government Accountability Office), l’instance saisie par les entreprises souhaitant contester un contrat passé par une administration américaine.
Boeing ne digère pas son échec face à EADS et Northrop Grumman alors que, principal fournisseur de l’armée en avions ravitailleurs, l’avionneur national était donné favori. Toutefois, Boeing avait déjà raté le coche une première fois : initialement attribuée à l’américain en 2003, la commande lui avait été retirée après un scandale de corruption ayant conduit à des peines de prison de plusieurs responsables et à la démission du PDG de l’époque. Cette fois-ci, le constructeur aéronautique parle d’ « irrégularités dans le déroulement de la compétition et dans l’évaluation des offres concurrentes ».
Le GAO dispose désormais de 100 jours, d’ici au 19 juin, pour examiner la plainte de Boeing. La cour n’a pas de pouvoir d’injonction et la décision finale appartiendra au Pentagone, le commanditaire du contrat, repoussant d’autant les délais.
