Social : Une revalorisation de l’allocation adultes handicapés
Article du 26/03/2008
Hier, à Tarbes, Nicolas Sarkozy a annoncé la revalorisation de l’allocation adultes handicapés (AAH). Elle augmentera de 3,9 % au 1er septembre « de façon à atteindre une revalorisation de 5 % sur l’ensemble de l’année 2008 », l’allocation ayant augmenté de 1,1 % en janvier.
Cette mesure répond à une promesse faite durant la campagne présidentielle d’augmenter de 25 % l’AAH sur cinq ans mais aussi à une « logique de pouvoir d’achat » et « d’efficacité », a renchéri hier le ministre du Travail Xavier Bertrand à l’AFP.
La revalorisation pour 2008, « à la charge de l’Etat », signifie « un surcoût de 51 millions d’euros », a indiqué le ministre.
L’AAH, destinée aux personnes handicapées qui ne peuvent travailler ou sont « fortement éloignées de l’emploi », concerne près de 800 000 bénéficiaires et s’établit à 628,10 euros par mois.
Xavier Bertrand a par ailleurs développé l’idée avancée par Nicolas Sarkozy de « revoir les conditions » de l’allocation « de façon à privilégier l’accompagnement vers l’emploi ». Il s’agira, a-t-il indiqué, « de garantir que l’accès à l’emploi se traduit toujours par une amélioration du revenu global des personnes handicapées, par un dispositif d’intéressement qui pourrait être simplifié et amélioré », de « mieux déterminer les personnes handicapées en capacité d’accéder à l’emploi pour les faire bénéficier d’un programme personnalisé d’accompagnement », et enfin de « mobiliser les employeurs autour d’un pacte national pour l’emploi des personnes handicapées ».
Le président de la République doit présider le 10 juin une Conférence nationale du handicap, dédiée notamment à la question de l’emploi et des ressources des handicapés.
A noter toutefois que cette annone du gouvernement intervient à quelques jours de la « marche vers l’Elysée » d’un collectif de 80 organisations nationales et de « plusieurs centaines d’associations locales » de handicapés et malades exigeant « un revenu à hauteur du Smic ».
Après l’énoncé de Nicolas Sarkozy, ces associations se sont déclarées satisfaites de ce « premier pas », ont affirmé hier l’APF (Association des paralysés de France) et la Fnath (Association des accidentés de la vie), qui y voient une première victoire de leur mobilisation.
Mais ces organisations réclament davantage : une « réforme globale des ressources » de toutes les personnes qui ne peuvent travailler en raison de leur handicap ou de leur maladie invalidante. La Fnath rappelle en outre que les handicapés et accidentés du travail ne sont pas exonérés des franchises médicales mises en place le 1er janvier, alors qu’ils « atteignent très vite le plafond de 50 euros ».