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Pétrole : Les 115 dollars facilement atteints hier

Article du 17/04/2008

Sur un an, les prix du pétrole se sont ainsi appréciés d’environ 50 dollars des deux côtés de l’Atlantique. Après avoir dépassé la barrière symbolique des 100 dollars en début d’année, le baril a poursuivi sa progression.
Attisés par l’arrivée de fonds spéculatifs, la faiblesse du dollar et les craintes concernant l’inflation, les prix du pétrole se sont embrasés hier, franchissant pour la première fois de l’histoire le seuil des 115 dollars. Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de « light sweet crude » pour livraison en mai s’est hissé peu après 14h35 GMT à 115,07 dollars, un niveau inédit depuis le début de la cotation du brut en 1983 à New York. Il s’est ensuite replié pour terminer la séance à 114,93 dollars, établissant toutefois un plus haut en clôture, contre 113,79 dollars la veille.
A Londres, le baril de Brent de la Mer du Nord a également battu des records, se hissant à 112,79 dollars, un niveau inédit. Il a reculé ensuite, mais son cours de clôture - 112,66 dollars - constitue aussi un record.
Les prix du pétrole se sont ainsi appréciés d'environ 5 dollars des deux côtés de l'Atlantique depuis le début de la semaine. Et « cette flambée va se poursuivre », prédit Eric Wittenauer, analyste chez Wachovia Securities. « Les 120 dollars sont désormais une réalité » pour lui.

Les raisons de la hausse

Deux facteurs ont poussé à la hausse hier. D’une part, cette accélération de la flambée de l’or noir a été précipitée par une baisse significative des stocks de brut et d’essence aux Etats-Unis, premier consommateur mondial d’or noir. Les réserves de brut américaines ont diminué de 2,3 millions de barils la semaine dernière par rapport à la semaine précédente, quand les prévisions annonçaient une reconstitution d’environ 1,8 million de barils. Et les stocks d’essence ont fondu de 5,5 millions de barils, contre un recul de seulement 1,8 million de barils prévu. Or ces stocks sont très sollicités à l’approche de l’été, période de grands déplacements aux Etats-Unis. Du coup, « les investisseurs se demandent s’il y aura suffisamment d’essence en réserve alors que nous approchons de la période de forte consommation », résume Phil Flynn, stratège chez Alaron Trading.
Ce resserrement des disponibilités a été renforcé par des perturbations de la production au Nigeria et des fermetures de terminaux au Mexique. Et par la décision de l’OPEP de laisser inchangée sa prévision de demande mondiale de brut pour 2008, à + 1,2 million de barils par jour, soit + 1,4% par rapport à 2007.
Or, les investisseurs font le pari que la demande énergétique devrait augmenter en dépit du ralentissement économique dans les grands pays industrialisés et sous le coup d’une consommation grandissante des économies émergentes. Ainsi, la Chine devrait voir sa demande de brut augmenter en raison de la poursuite d’une croissance à deux chiffres (+ 10,6 % au premier trimestre). Pékin a d’ailleurs annoncé un bond de 49 % de ses importations de gazole en mars. Le groupe pétrolier public PetroChina va devoir se procurer en mai 50 % de gazole de plus qu’en avril et 25 % de brut de plus pour faire face à la demande intérieure, selon Eric Wittenauer, de Wachovia Securities.
D’autre part, le dollar, monnaie dans laquelle est vendu le pétrole, est tombé à un nouveau plus bas face à l’euro, s’échangeant désormais à 1,5979 dollar pour un euro, en raison d’une résurgence de l’inflation en zone euro. Nombre d’analystes estiment que le pétrole a gagné ce que le dollar a perdu, l’effritement de la devise américaine rendant moins chères les matières premières, négociées en dollars. La chute du dollar attire ainsi sur le marché pétrolier les fonds spéculatifs, qui se protègent ainsi contre l’inflation. Pour John Kilduff, stratège au cabinet MF Global, le pétrole est devenu « un placement financier en soi ». La « bulle » va continuer à être entretenue par l’afflux des fonds spéculatifs et le dollar faible, pronostique-t-il.

Francebourse.com, avec AFP
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