En fin de matinée, la place parisienne s’est légèrement redressée à l’annonce d’une accélération inattendue de la croissance de la zone euro au premier trimestre, qui a atteint 0,7 % contre 0,4 % au trimestre précédent, alors que les économistes tablaient sur 0,5 % seulement.
Mais les investisseurs ont vu leurs espoirs douchés par la chute plus élevée que prévu de la production industrielle américaine.
Ce soir, la Bourse de Paris a terminé quasi stable : + 0,04 % à 5 057,51 points. Elle connaît tout de même sa quatrième séance consécutive de hausse.
Le CAC 40 a gagné hier 1,13 % à 5 055,24 points.
Ce soir, l’indice FTSE Eurofirst 80 a reculé de 0,05 % à 4 966,78 points en clôture.
Wall Street a ouvert en baisse, pénalisée par deux indicateurs moins bons qu’attendus. Avant l’ouverture de la séance, le marché a reçu plusieurs indicateurs sur l’emploi et l’activité industrielle, tous deux perçus comme des grilles de lecture du dynamisme de l'économie américaine.
A 17h40 heure de Paris, le Dow Jones cède 0,04 % à 12 894,39 points et le Nasdaq est en hausse de 0,24 % à 2 502,68 points.
Les demandes hebdomadaires d’allocations chômage ont certes augmenté de 6 000 à 371 000 la semaine dernière aux Etats-Unis, mais de manière presque conforme aux attentes. La moyenne mobile sur quatre semaines s’établit en baisse à 365 750.
Le nombre de personnes percevant régulièrement des indemnités a augmenté plus que prévu lors de la semaine au 3 mai à 3,06 contre 3,032 millions la semaine précédente. Le nombre des personnes percevant régulièrement des indemnités est ainsi ressorti à son niveau le plus haut depuis la semaine close le 20 mars 2004 (3,072 millions).
La production industrielle américaine est ressortie en baisse de 0,7 % en avril par rapport à mars, contre un repli de 0,3 % anticipé par les analystes.
Autre déception, l’indice de l’activité industrielle dans la région de New York, mesuré par l’enquête Empire State, est repassé en négatif en mai à - 3,2 points, contre + 0,6 point en avril.
Attendu à - 19, l’indice de la Fed de Philadelphie a chuté à - 15,6 en mai après - 24,9 en avril. Un indice négatif signifie une contraction du secteur manufacturier dans la région. En l’occurrence, l’activité industrielle dans la région de la Fed de Philadelphie (est de la Pennsylvanie, sud du New Jersey et Delaware) s’est contractée en mai pour le sixième mois d’affilée.
Autant de données qui confirment que l’économie américaine reste faible.
Les Etats-Unis ont enregistré 48,2 milliards de dollars de sorties nettes de capitaux en mars alors que, le mois précédent, les flux s’étaient soldés par des entrées nettes (chiffre révisé) de 48,9 milliards de dollars, a annoncé le département du Trésor. Les entrées nettes de capitaux à long terme ont progressé, s’établissant à 80,4 milliards de dollars en mars, contre 64,9 milliards en février.
Par ailleurs, le président de la Réserve fédérale, Ben Bernanke, dans un discours à Chicago, a expliqué que les turbulences sur les marchés financiers soulignaient la nécessité de disposer d’ « épais » matelas de fonds propres et que les banques ne devaient pas hésiter à lever de l’argent frais si nécessaire.
Quant aux statistiques européennes, la croissance a accéléré au premier trimestre 2008 dans la zone euro, atteignant 0,7 % comparé à 0,4 % le trimestre précédent, un rebond plus fort que celui prévu par les analystes.
L’inflation en zone euro s’est affichée en baisse jeudi pour le mois d’avril à 3,3 %, après un record de 3,6 % en mars, mais ce chiffre reste à un niveau historiquement élevé, très au-delà de la limite tolérée par la BCE à 2 %. « Même si ces chiffres sont évidemment une bonne nouvelle, les mauvaises arrivent, avec des signes indiquant que l’économie de la zone euro va céder sous le coup des difficultés croissantes à emprunter, la pression de l’euro fort, des prix du pétrole et des matières premières, et une croissance ralentie dans des secteurs clés d’exportation », a mis en garde Howard Archer de Global Insight.
La Banque centrale européenne (BCE) a ainsi réitéré ses craintes sur l’inflation, semblant renvoyer aux calendes grecques la perspective d’une baisse des taux directeurs de la zone euro.
Sur le plan mondial, le directeur général du Fonds monétaire international, Dominique Strauss-Kahn, a estimé que le pire de la crise financière née aux Etats-Unis était « derrière nous », mais que ses effets sur l’économie allaient continuer à se faire sentir pendant plusieurs trimestres.
A suivre demain 16 mai :
- aux Etats-Unis : les chiffres des permis de construire et des mises en chantier en avril et la confiance des consommateurs du Michigan (mai)
- en zone euro : la balance commerciale pour mars
L’euro était en hausse face au billet vert cet après-midi, après les chiffres de la croissance et de l’inflation en zone euro, plaidant en faveur d’un statu quo en matière de politique monétaire, et au lendemain de ceux de l’inflation aux Etats-Unis.
Depuis deux semaines le billet vert tente de remonter la pente face à la monnaie unique européenne, sur fond d’espoir que le pire de la crise du crédit est terminé.
Les cours du baril de pétrole remontaient nettement cet après-midi, à plus de 125 dollars, dans un marché cherchant à déterminer si l’offre de brut serait suffisante pour satisfaire la demande à l'approche de l’été, période de grande consommation aux Etats-Unis. Vers 15h30 GMT, le contrat juin sur le brut léger américain gagnait 1,78 dollar, soit 1,4 %, à 125,99 dollars le baril et le Brent prenait 91 cents (0,7 %) à 122,77 dollars. « Le marché reste sur une dynamique haussière, et il est difficile de prévoir un mouvement général des prix », explique Eric Wittenauer, analyste à la maison de courtage Wachovia Securities.
Alors que la baisse plus forte que prévu des stocks d’essence la semaine dernière aux Etats-Unis, annoncée hier, aurait dû inciter les investisseurs à procéder aux achats parce qu’on approche de la « driving season », période estivale de grands déplacements en voiture, ceux-ci ont marqué une pause. Aujourd’hui, c’est la capacité des raffineries américaines à répondre à la demande d’essence qui pousse aux achats, d’après les analystes. Les raffineries américaines sont dans un état vétuste, ce qui a provoqué un nombre record d’incidents l’été dernier, ayant eu un impact négatif sur la production d’essence.
Ces facteurs négatifs pour les approvisionnements prévalent sur la décision de l’Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole de réviser quelque peu en baisse sa prévision de la hausse de la demande de brut dans le monde en 2008. L’OPEP a en effet dit ne plus tabler que sur une augmentation de 1,35 % de la consommation énergétique, contre 1,4 % en avril, en raison notamment de la faible demande d’essence généralement observée au deuxième trimestre, selon le rapport de mai du cartel.
L’once d’or cotait 866,25 dollars au fixing du matin contre 866,50 dollars la veille au soir.