France Bourse
Abonnez-vous

EADS : Le géant européen sort du rouge au premier trimestre

Article du 14/05/2008

Mnemo : EAD


Une bonne nouvelle pour EADS. Le géant européen de défense et d’aéronautique est sorti du rouge au premier trimestre. Il enregistre même un bénéfice net de 285 millions d’euros, contre une perte nette de 10 millions d’euros un an plus tôt quand il avait été plombé par l’inscription d’une provision de 688 millions d’euros au titre du plan de restructuration Power8.
De janvier à mars 2008, son résultat d’exploitation (avant écarts d’acquisitions et exceptionnels, ou EBIT) a été multiplié par plus de huit par rapport à l’an passé, à 769 millions d’euros.
Au premier trimestre 2008, le chiffre d’affaires d’EADS a progressé de 10 % sur un an à 9,853 milliards d’euros.

Les analystes de Natixis ont salué une « très bonne publication, à tous les niveaux » tandis que le Crédit Mutuel-CIC se disait convaincu que 2008 serait « l’année du rebond pour EADS ». Harald Liberge-Dondoux, analyste du CM-CIC, a toutefois dit « manquer encore de visibilité pour estimer le groupe totalement hors de la ‘zone à problèmes’ » d’autant plus qu’Airbus vient d'annoncer de nouveaux retards de livraison de son gros porteur, l’A380, sans préciser leur impact financier.

Sur l’ensemble de l’année, EADS table sur un chiffre d’affaires supérieur à 40 milliards d’euros, contre 39,1 milliards d’euros en 2007. Le groupe a déclaré « confirmer sa prévision d’EBIT pour l’exercice 2008 à 1,8 milliard d’euros ». Ces prévisions se fondent sur un taux de change à la fin 2008 de 1 euro pour 1,45 dollar. « Une détérioration du dollar fin 2008 aurait des conséquences négatives sur les résultats », met-il en garde dans son communiqué de presse.

L’année sera marquée par la poursuite du plan de restructuration Power8 prévoyant la suppression de 10 000 emplois dans sa filiale Airbus et chez ses sous-traitants entre 2007 et 2010. Frappé de plein fouet par la faiblesse du dollar - sa principale filiale Airbus vendant des avions en monnaie américaine mais ayant la plupart des coûts de production en euro -, EADS a répété « envisager des mesures supplémentaires » à Power8 dont « la mise en place et l’exécution sont en cours ». Le patron d’EADS, Louis Gallois, a évoqué, sur RTL, des économies dans la recherche et le développement et davantage d’achats en zone dollar, par le biais de délocalisations.
EADS est sous pression après l’abandon des discussions sur la vente de cinq de ses sites, deux en France et trois en Allemagne, qui faisait partie du plan Power8, lancé pour faire face aux précédents retards de livraison de l’A380. Pour l’heure, ces sites seront filialisés.
EADS indique en revanche que le sort de deux autres sites, également en vente dans le cadre de Power8, sera bientôt scellé. « Airbus prévoit de finaliser au cours des prochaines semaines » pour Filton, qui fabrique les ailes au Royaume-Uni, et Laupheim, qui aménage les intérieurs des avions en Allemagne.

Airbus reste le maillon faible

Hier, Airbus a confirmé des retards sur le programme A380, confirmant les dires de Thomas Enders et des informations parues dans la presse allemande. L’avionneur prévoit désormais 12 livraisons en 2008, contre 13 prévues précédemment, et 21 en 2009, contre 25. « Pour 2010 et au-delà, le nouveau plan, la montée en cadence et les livraisons doivent encore être discutées avec les clients au cours des prochaines semaines », ajoute Airbus. Pour 2010, Airbus prévoyait 45 livraisons. Elles devraient être de l’ordre de 30 à 40.
En juin 2006, l’annonce d’un troisième retard du programme avait fait lourdement chuter en Bourse le titre EADS et avait déclenché une grave crise au sein du groupe européen ainsi que la mise au point du plan d’économies Power8.
Hier, Airbus a essayé de rassurer les analystes en précisant que « les résultats de cette revue n’incluent pas, à ce stade, l’impact financier ». « Les impacts ne pourront donc être établis qu’à la suite et en fonction des discussions menées avec les clients et de l’évaluation plus précise des implications du nouveau calendrier de livraisons à partir de 2010 », a expliqué l’avionneur.
Ce matin, le patron d’EADS, Louis Gallois, a parlé de « mauvaise nouvelle pour les clients, mais pas de catastrophe », sur l’antenne de la radio RTL.
Cette nouvelle annonce risque toutefois de décevoir fortement les clients d’Airbus. L’A380 totalise 192 commandes fermes et engagements d’achats émanant de 16 clients, principalement des régions du Golfe, d’Asie et d’Europe. Les compagnies clientes demandent en général des compensations en cas de retard. Le premier A380 avait été livré à Singapore Airlines en octobre 2007 avec un retard de 18 mois en raison de problèmes d’industrialisation, en particulier dans l’assemblage des câblages électriques, réalisé à Hambourg.

En 2007, EADS est tombé dans le rouge l’an dernier avec une perte nette de 446 millions d’euros même si son chiffre d’affaires s’est maintenu à 39,1 milliards d’euros en 2007, aidé par la hausse des livraisons d’avions Airbus et l’augmentation des volumes chez Eurocopter et EADS Astrium.
La filiale Airbus a tout de même plombé les résultats. En 2007, l’avionneur a en effet creusé sa perte d’exploitation à - 881 millions d’euros, contre - 572 millions en 2006. Les raisons : l’impact important des provisions liées à la révision du calendrier de livraison de l’A400M, le plan de redressement Power8 et les charges liées à l’A350 XWB. Le chiffre d’affaires de la Division Airbus est en revanche resté stable à 25 216 millions d’euros.
Malgré cela, Airbus a livré 453 avions en 2007 contre 434 appareils en 2006. « 2007 aura été une année remarquable pour Airbus et pour l’aviation commerciale dans son ensemble. La demande sur le marché mondial, tirée notamment par la forte croissance des compagnies aériennes en Asie et au Moyen-Orient, a atteint un niveau record se traduisant par des commandes historiques chez Airbus, qui a enregistré 1 341 commandes nettes (1 458 commandes brutes). La famille A320 reste le plus grand succès commercial d’Airbus (913 appareils). 405 long-courrier ont été vendus ; l’A330 notamment reste un succès inégalé dans sa catégorie. L’A350 XWB a reçu 290 commandes fermes en 2007 de douze clients. Son carnet de commandes s’élève à fin 2007 à 292 avions. L’A380 a reçu une nouvelle marque de confiance de ses clients qui ont passé 33 nouvelles commandes (en données brutes). A fin décembre, le carnet de commandes de l’A380 comptabilisait 188 commandes fermes. Outre le dynamisme commercial de l’A380 et de l’A350 XWB, l’avion cargo A330-200, nouvellement lancé, a fait l’objet d’un premier accueil encourageant sur le marché, avec 66 commandes enregistrées en 2007. Le carnet de commandes d’Airbus s’élève à 283,8 milliards d’euros à fin décembre 2007 (210,1 milliards d’euros à fin 2006) sur la base des prix catalogue. Le carnet de commandes a encore augmenté en termes d’unités, pour atteindre un total de 3 421 avions (fin 2006 : 2 533 appareils) », expliquait EADS dans un communiqué sur ses résultats annuels.
Pour l’ensemble de 2008, EADS prévoit plus de 700 commandes d’avions Airbus. « Environ 470 avions devraient être livrés au cours de l’exercice ».

Francebourse.com – Alexandra Voinchet, avec AFP

Sur le même sujet
Nos portefeuilles
Performances actualisées le 01/12/2022
Croissance : 754%
Depuis sa création en 2001
Rendement : 247%
Depuis sa création en 2012
Déposées à la Bibliothèque Nationale de France
Actuellement
Suivi de recommandation
Recommandation
Suivi de recommandation
Analyses technique
Analyses fondamentales