Liban : Un nouveau président doit être élu, mais sans doute pas aujourd’hui
Article du 25/09/2007
Ce sera un changement majeur à la tête du Pays du Cèdre. La réunion des députés libanais aujourd’hui revêt deux côtés exceptionnels.
D’une part, le Parlement ne s’était plus réuni depuis novembre 2006, date à laquelle les ministres de l’opposition avaient présenté leur démission, plongeant le pays dans une grave crise politique.
Aujourd’hui, la séance se tiendra dans un climat de tension, six jours après l’assassinat du député de la majorité Antoine Ghanem, tué dans un attentat à la bombe avec quatre autres personnes, dans une banlieue chrétienne de Beyrouth.
Le Conseil des ministres a demandé d’ailleurs à l’armée de prendre « toutes les mesures de sécurité nécessaires pour assurer la sécurité du Parlement, de ses environs et celle des députés afin qu’ils puissent accomplir leur devoir ».
D’autre part, cette convocation destinée à élire le prochain président de la République ne devrait pas servir à grand-chose. Faute de quorum et d’un consensus minimal entre majorité et opposition, aucun vote n’est attendu.
Le président du Parlement Nabih Berri a convoqué les députés en collège électoral, mais l’opposition soutenue par la Syrie et l’Iran a prévenu que le quorum des deux tiers des députés, nécessaire au premier tour du scrutin, ne serait pas assuré. Les députés élisent le président à la majorité des deux tiers au premier tour, à la majorité simple ensuite. L’opposition, invoquant une tradition constante, interprète cette règle constitutionnelle comme un quorum qui lui permettrait d’empêcher l’élection d’un candidat, puisque le camp antisyrien ne dispose que d’une majorité simple.
La séance devrait donc être reportée. La date limite est pour l’heure fixée au 24 novembre. Dans l’entourage de Nabih Berri, on évoque la tenue d’une nouvelle après l’Aïd el-Fitr, qui marque la fin du Ramadan, soit le 16 ou le 17 octobre.