Pakistan : Benazir Bhutto maintient sa « longue marche »
Article du 12/11/2007
L’ancien Premier ministre Benazir Bhutto maintient sa « longue marche » entre Lahore (est) et Islamabad (275 km) demain, organisée pour protester contre le maintien de l’état d’urgence au Pakistan.
Les autorités pakistanaises envisageraient d’interdire cette « longue marche ». Un rassemblement du parti de Benazir Bhutto a déjà été interdit vendredi dans la banlieue de la capitale, la police invoquant des menaces d’attentats terroristes contre Mme Bhutto, déjà visée le 18 octobre – jour de son retour d’exil - par un double attentat suicide qui avait fait 139 morts. Elle avait même été assignée à résidence toute la journée pour l’empêcher de s’y rendre.
A l’origine, cette marche devait aussi protester contre le calendrier électoral, qui prévoyait des législatives pour la mi-janvier. Toutefois, le général Musharraf, à la tête du Pakistan depuis un coup d’état il y a huit ans, a rétabli dimanche le calendrier électoral, en annonçant que les législatives auraient lieu avant le 9 janvier. Mais il a maintenu l’état d’urgence, assurant que c’était l’unique moyen de permettre un scrutin « juste et transparent » alors que le pays est en proie à une vague sans précédent d’attentats perpétrés par les islamistes proches d’Al-Qaïda.
Benazir Bhutto a estimé hier soir qu’il était impossible d’organiser des élections libres et justes sous l’état d’urgence. L’opposition et les capitales occidentales estiment que cette mesure d’état d’urgence est un prétexte pour le général Musharraf pour s’agripper à un pouvoir vacillant, notamment en évinçant les juges de la Cour suprême qui lui étaient hostiles, à quelques jours d’un jugement attendu sur la validité de sa réélection triomphale le 6 octobre.
