L’européen Airbus a sélectionné l’américain Spirit AeroSystems, pourtant partenaire de son grand rival Boeing, pour fabriquer des éléments de fuselage du futur long courrier A350 XWB.
Cette nouvelle est l’illustration de la mondialisation de l’industrie aéronautique car Spirit AeroSystems fabrique déjà une partie du fuselage et du nez du Dreamliner, le 787 de Boeing concurrent direct de l’A350, et qui doit être livré au troisième trimestre 2009.
Cette annonce est aussi le signe des efforts menés par Airbus pour augmenter la part de ses achats en zone dollar, dont la dégringolade le touche de plein fouet. L’européen a la majeure partie de ses coûts de production en monnaie européenne mais vend ses avions en devise américaine. EADS doit « être plus présent dans la zone dollar » pour se mettre dans une situation qui le place « sur un terrain d’égalité » avec Boeing, son concurrent, déclarait encore tout récemment son président, Louis Gallois. « Nous sommes à un tournant, nous y sommes poussés par le problème des changes, nous n’avons pas le choix », avait-il ajouté.
Ainsi les éléments du fuselage de l’A350 XWB seront fabriqués sur un nouveau site, bâti pour l’occasion en Caroline du Nord. La construction de la nouvelle usine de Spirit Aerosystems démarrera cette année et devrait être opérationnelle en 2010. Elle emploiera initialement 500 personnes, le plan de développement prévoyant à terme de porter les effectifs à 1 000 personnes.
Parallèlement, une partie des pièces sera produite sur les sites de Wichita (Kansas) et Kuala-Lumpur (Malaisie). Airbus a prévu de réaliser 50 % de la production de l’A350 XWB, biréacteur de 270 à 350 places, dont le premier exemplaire doit être livré en 2013, hors zone euro. Il compte confier à l’industrie chinoise et russe 5 % chacune du programme. D’ici à la fin de l’année, l’européen pense avoir affecté à divers sous-traitants tous les grands ensembles composant son avion.
