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Liban : Kouchner à Beyrouth dans un climat de tension

Article du 13/11/2007
Le chef de la diplomatie française, Bernard Kouchner, effectue mardi une difficile mission à Beyrouth, où une nouvelle escalade entre la majorité parlementaire antisyrienne et l'opposition proche de Damas fait craindre l'échec de l'élection présidentielle libanaise.
Bernard Kouchner, arrivé lundi soir dans la capitale, doit rencontrer les représentants des deux camps, qui n'arrivent pas à se mettre d'accord sur le choix du président devant succéder au prosyrien Emile Lahoud dont le mandat s'achève le 24 novembre.
En début de matinée, le ministre français s'est entretenu au préalable avec le patriarche maronite Nasrallah Sfeir, dont il a loué le rôle « essentiel » pour mettre fin à la crise.
Le président libanais est issu de la communauté maronite, la plus puissante communauté chrétienne au Liban. Nasrallah Sfeir tente de jouer un rôle de médiateur entre les chrétiens de l'opposition et de la majorité.
La visite de Bernard Kouchner, la cinquième en six mois, intervient au milieu de pressions internationales pour obtenir le succès de la présidentielle, après trois reports de la séance parlementaire consacrée à l'élection, faute de consensus.
La prochaine séance a été fixée au 21 novembre, soit trois jours avant la fin du mandat d'Emile Lahoud.
Lundi, le président américain George W. Bush a téléphoné au Premier ministre Fouad Siniora pour lui faire part de son soutien à une présidentielle « sans interférences extérieures », en allusion à la Syrie, ancienne puissance de tutelle au Liban.
Le ministre italien des Affaires étrangères, Massimo D'Alema, compte également se rendre à Beyrouth cette semaine.
Après une semaine plutôt teintée d'optimisme, le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah a fait monter les enchères dimanche en appelant le président Lahoud à prendre une « mesure de salut national » en l'absence d'accord sur son successeur.
Le chef de file de l'opposition n'a pas précisé la teneur de l'initiative, mais celle-ci a déclenché une série de répliques de la majorité qui l'a interprétée comme un appel pour former un gouvernement parallèle.
Emile Lahoud avait averti qu'il envisageait de nommer le chef de l'armée à la tête d'un gouvernement provisoire en l'absence de compromis.
Hassan Nasrallah « a sonné le glas de toutes les initiatives politiques et annoncé une nouvelle période de guerres et de conflits », a déclaré un des leaders de la majorité, le druze Walid Joumblatt.
Le vice-ministre du président du Parlement, Farid Makari (majorité), a estimé qu'Hassan Nasrallah avait « réussi à saboter l'initiative française avant l'arrivée de Bernard Kouchner ».
Dans une interview lundi soir à la chaîne du Hezbollah, Al-Manar, le chef de l'opposition chrétienne, le général Michel Aoun, a déclaré que « la proposition de former un gouvernement provisoire de salut national pourrait être la solution dans les prochains jours s'il n'y avait pas d'accord ».
Ce scénario serait identique à celui connu par le Liban dans les dernières années de la guerre civile (1975-1990).
L'escalade actuelle est « un retour à la case départ », a affirmé à l'AFP Rajeh Khoury, analyste politique du grand quotidien proche de la majorité, An Nahar.
« Le discours de Nasrallah sert les négociations plutôt qu'une confrontation », a pour sa part estimé Nicolas Nassif, analyste au quotidien d'opposition, Al-Akhbar.
Le Liban est secoué par une grave crise politique depuis la démission de six ministres du gouvernement de Fouad Siniora en 2006.
La majorité insiste pour que le président ne soit pas inféodé à la Syrie, alors que l'opposition l'accuse de vouloir élire un président pro-américain.
Elle affirme qu'en l'absence d'accord, ses députés pourront élire un président à la majorité simple entre le 14 et le 24 novembre, période durant laquelle ils pourront se réunir sans avoir été convoqués par le président du Parlement.
L'opposition juge que tout président élu dans ces conditions serait un « usurpateur ».

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