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500 000 barils de pétrole de plus

Article du 16/06/2008

La décision de l’Arabie Saoudite en direction des pays consommateurs de brut a de quoi être souligné. Ce geste de la part d’un des leaders de l’OPEP était vivement espéré mais pas attendu de si tôt, compte tenu du discours que tient le cartel pétrolier depuis des mois.
Il semblerait que l’Arabie Saoudite ait voulu faire en pas vers ses clients importateurs de pétrole, à quelques jours de la tenue d’une réunion entre producteurs et consommateurs, réunion que le pays a convoquée de son propre chef.

Hier, l’Arabie Saoudite a annoncé qu’elle allait augmenter sa production de pétrole de 200 000 barils par jour en juillet, a rapporté le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon.
« Les Saoudiens ont réagi avec responsabilité à la requête de leur clients. Ainsi, ils ont augmenté la production de 300 000 barils (par jour) en juin. Il y aura une augmentation de 200 000 barils (par jour) en juillet en réponse à la demande des clients », soit 500 000 barils par jour sur deux mois, a expliqué le responsable onusien, citant le ministre saoudien du Pétrole, Ali Al-Nouaïmi. Cette augmentation devrait porter la production de l’Arabie Saoudite de 9,45 millions de barils par jour actuellement à 9,75 mbj.
La semaine dernière pourtant, le président en exercice de l’OPEP et ministre algérien de l’Energie Chakib Khelil estimait « qu’il y a une surproduction de 500 000 barils par jour ». L’Irak a augmenté sa production et l’Arabie Saoudite a décidé d’accroître sa production de 300.000 b/j, rappellait-il. L’OPEP a accru sa production de près de 500 000 barils par jour le mois dernier, pompant au total 32,3 millions de barils par jour, au-delà de ses quotas officiels.
Pour le premier exportateur de pétrole au monde, la position du cartel a ses limites. Certes, les phénomènes de spéculation tirent les prix de l’or noir vers le haut. L’envolée des prix ne vient pas des fondamentaux du marché mais « de la crise économique qui sévit aux Etats-Unis d’Amérique et qui a conduit à la dépréciation du dollar ainsi que des menaces contre l’Iran, ce qui a constitué une source de perturbation géopolitique », expliquait la semaine passée Chakib Khelil, affirmant que « la spéculation n’était pas à négliger ».
Mais les conséquences actuelles et à venir de cette flambée inquiètent de plus en plus l’Arabie Saoudite.
Au niveau mondial tout d’abord, pour le roi Abdallah, la question du lien entre la flambée des cours du pétrole et la crise alimentaire mondiale ainsi que le changement climatique sont de plus en plus prégnantes.
Ban Ki-Moon a dit avoir souligné devant le monarque le fait que la hausse du prix de ces produits pesait sur les pays les moins développés et entamait leur capacité à mettre en oeuvre les politiques prévues pour atteindre les Objectifs du Millénaire de lutte contre la pauvreté.
Sur le plan national, le scénario d’une poursuite de l’envolée des prix pétroliers et, mécaniquement, d’une moindre consommation, engendrerait bien des manques à gagner pour le pays, qui assure son développement à coup de pétrodollars. L’Arabie Saoudite commence d’ailleurs à comprendre les inconvénients de cette « dépendance ».

La rencontre entre producteurs et consommateurs du 22 juin s’inscrit dans le cadre de la série de réunions que tient le Forum international de l’énergie. Sont invité les pays producteurs de pétrole et les consommateurs, les pays européens étant invités individuellement et les Etats-Unis, ainsi que l’Agence internationale de l’énergie (AIE) et les présidents d'institutions financières comme Morgan Stanley ou Goldman Sachs. L’ordre du jour de cette réunion sera d’ « examiner la flambée des prix, ses causes et la manière d’y faire face avec objectivité ».
L’OPEP doit se réunir le 9 septembre prochain « pour procéder à une évaluation du marché et prendre les décisions susceptibles d’assurer la stabilité du marché du pétrole ».

Francebourse.com – Alexandra Voinchet, avec AFP


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