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Pétrole : L’or noir devrait rester cher

Article du 05/06/2008

En trois semaines, les prix du pétrole ont amorcé un mouvement notable de repli : ils ont lâché jusqu’à 13 dollars par rapport à leur acmé de la mi-mai, à plus de 135 dollars.
Quelques indices laissent à penser qu’ils pourraient continuer leur décrue. D’abord, le raffermissement du dollar est un scénario favorable. Fait exceptionnel, Ben Bernanke, le président de la Fed a exprimé à deux reprises ses inquiétudes sur l’inflation, ce qui a amené les marchés à faire une croix sur la possibilité d’une nouvelle baisse des taux américains. Le dollar devrait s’en trouver renforcé, au détriment des cours de l’or noir.
Surtout, la demande donne des signes d’essoufflement, ce qui pourrait continuer à peser sur les prix. Pour les consommateurs, le pétrole à 130 dollars semble en effet représenter un seuil d’intolérance, comme le montre la vague mondiale de protestations contre les carburants chers. « La destruction de la demande n’a pas été visible à 80 dollars le baril ni à 100 dollars, mais elle l’est à présent », explique Olivier Jakob, du cabinet Petromatrix.
Peut-on pour autant imaginer un reflux des prix sous les 100 dollars ? Rien n’est moins sûr, répondent à l’unisson les experts. Le rapport offre-demande est parti pour rester très serré : alors que l’'offre plafonne, la consommation progresse sans frein en Chine et au Moyen-Orient, les deux principaux foyers de la croissance mondiale de la demande.
La production à l’avenir reposera sur l’exploitation de gisements en eaux profondes ou de pétroles lourds, qui exigeront d’énormes investissements, observe par ailleurs Leonid Fedoun, vice président de Loukoïl, le deuxième producteur pétrolier russe, jugeant que les prix ne devraient pas retomber de sitôt.
Autre argument en faveur de prix durablement élevés : les fonds d’investissement, qu’on soupçonne d’avoir fait flamber les prix, ont été nombreux à prendre le large la semaine dernière sans que les prix s’écroulent pour autant.
Les consommateurs ont beau protester, l’ère du pétrole bon marché semble donc bel et bien révolue.
Quant à compter sur le secours des gouvernements, comme le réclament les manifestants, c’est un pari hasardeux, sauf pour quelques secteurs directement menacés. En Europe, la proposition de Nicolas Sarkozy de plafonner la TVA sur les carburants a été rejetée lundi par les ministres des Finances de la zone euro. La réintroduction des subventions sur les carburants dans les pays asiatiques semble, elle aussi, peu probable : même à 100 dollars le baril, ces subventions représentent un fardeau écrasant pour les budgets publics.

Francebourse.com, avec AFP
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