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Kenya : Le pays s’enfonce dans le chaos

Article du 03/01/2008

Les violences ne faiblissent pas. Nairobi est en état de siège. La révolte politique tourne par endroits en massacre ethnique. Le Kenya traverse une crise douloureuse depuis la tenue des élections présidentielles qui ont à nouveau porté au pouvoir le président sortant Mwai Kibaki.
Une victoire contestée par son opposant, Raila Odinga, et ses troupes. Ces derniers ont depuis le début de la semaine appelé à descendre dans la rue et, ce matin, ils avaient convoqué un rassemblement pourtant interdit par les autorités. Du coup, la police anti-émeutes et la police paramilitaire ont utilisé des canons à eau, tiré en l’air à balles réelles et eu recours aux gaz lacrymogènes en direction de partisans de Raila Odinga rassemblés autour de barricades en feu aux abords du bidonville de Kibera, le plus grand de la capitale kényane et l’un des fiefs du chef de l’opposition, ont constaté des journalistes de l’AFP.
Ce matin, Nairobi s’est réveillée dans une atmosphère d’état de siège. Dans la nuit, le gouvernement a même lancé par voie de SMS l’avertissement suivant : « l’envoi de messages de haine incitant à la violence est une infraction qui peut entraîner des poursuites ».
Les violences politiques et ethniques ont fait en moins d’une semaine 342 morts, selon un bilan établi par l’AFP, et environ 100 000 personnes déplacées, selon la Croix-Rouge kényane. Ainsi que de nombreux dégâts matériels occasionnés par des incendies volontaires et de pillages.

Mobilisation diplomatique

La communauté internationale a vite réagi face à cette montée de la violence. Pourtant, la visite au Kenya du président de l’Union africaine dans un premier temps annoncée hier soir n’était plus confirmée ce matin. Le gouvernement kényan ne semble pas prêt à accepter une ingérence : « le président Kibaki est prêt à parler avec tous et à tout moment », a déclaré le porte-parole du gouvernement. « Cependant, il faut souligner que le Kenya n’est pas en guerre et n’a besoin ni de médiateurs ni de forces de maintien de la paix ».
Hier soir, la secrétaire d’Etat américaine, Condoleezza Rice, a pris contact avec les deux principaux leaders politiques kényans pour « appeler ces deux personnes à faire tout ce qu’elles peuvent au nom de la réconciliation politique au Kenya, afin de mettre fin à toute tension politique susceptible d’alimenter la violence dans le pays », a annoncé le département d’Etat américain.
Le prix Nobel de la paix sud-africain, Desmond Tutu, est par ailleurs arrivé ce matin à Nairobi pour se joindre à ces efforts de médiation.
Mais pour sortir le pays de la crise, il faudra surtout faire la lumière sur le verdict des urnes. Raila Odinga accuse Mwai Kibaki de fraude sur au moins 300 000 voix à la présidentielle. Des doutes renforcés par les récentes déclarations du président de la commission électorale kényane. « Je ne sais pas si Kibaki a gagné l’élection », a dit Samuel Kivuitu, qui avait pourtant proclamé la réélection de Mwai Kibaki avec plus de 230 000 voix d’avance.
La Fédération internationale pour les droits de l’Homme a demandé la mise en place d’ « une commission internationale indépendante chargée d’enquêter sur la régularité du processus électoral et les violations des droits de l’Homme ».

Francebourse.com – Alexandra Voinchet, avec AFP
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