La mission du président de l’Union africaine, le Ghanéen John Kufuor, est un échec. Le diplomate n’est pas parvenu à arracher un accord au président kenyan Mwai Kibaki et l’opposant Raila Odinga, qui conteste toujours la réélection de son adversaire politique.
Il a toutefois obtenu des deux hommes leur engagement en faveur du dialogue et d’une « cessation de la violence ».
John Kufuor passe le relais à l’ex-secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan. Mais il sera difficile de sortir de l’impasse politique dans laquelle se trouve le Kenya si le pouvoir en place continue de nier l’existence d’une crise et de refuser toute médiation internationale, tout en se disant prêt à accueillir toute personnalité prête à « faciliter le dialogue » avec l’opposition.
Les deux partis campent sur leurs positions. De son côté, le Mouvement démocratique orange (ODM) de Raila Odinga, qui accuse le président en place d’avoir fait échouer la médiation de John Kufuor, refuse de reconnaître la réélection de Mwai Kibaki, l’accusant d'avoir fraudé pour lui voler la victoire le 27 décembre.
La contestation de l’élection a plongé le Kenya dans une crise majeure. Les violences post-électorales ont fait au moins 600 morts et 255 000 déplacés.