France Bourse
Abonnez-vous

Pétrole : Les inquiétudes des pays consommateurs sur l’approvisionnement

Article du 02/06/2008

Vendredi, devant le renchérissement du baril de brut et la colère des consommateurs, individuels et professionnels, face à l’augmentation des prix des carburants, Christine Lagarde s’est saisie du dossier.
Son souhait : que ses homologues du G8, à deux semaines du G8 Finances des 13 et 14 juin au Japon, discutent des prix élevés du pétrole. « Je suggère que le programme de notre prochaine réunion soit amendé pour discuter de l’impact des prix élevés du pétrole sur l’économie mondiale et des mesures que nous pouvons proposer collectivement à la fois pour limiter ses effets préjudiciables à court terme et promouvoir des réformes structurelles afin d’éviter ces effets à l’avenir », a écrit la ministre de l’Economie dans une missive qu’elle a envoyé à ses collègues ministres de l’Economie et des Finances. « La forte tension actuelle sur les marchés pétroliers devrait nous conduire à une action collective et coordonnée afin de retrouver des niveaux de prix plus supportables et aider l’économie mondiale à entrer dans l’ère de l’après pétrole », estime-t-elle.
Dans la lettre, la ministre française demande à ses collègues du G8 de « renouveler » « de façon urgente » leur « appel aux pays producteurs d’accroître leur niveau de production afin de calmer les tensions sur le marché pétrolier ». « Nous devrions également renforcer notre dialogue avec ces pays sur la façon de mieux recycler leurs revenus pétroliers afin de diminuer les effets négatifs de la période actuelle sur l’économie globale », ajoute-t-elle. Christine Lagarde souligne que les prix élevés du pétrole « ont alimenté la récente accélération des prix à travers le monde et constituent une menace sérieuse pour la croissance mondiale ». « C’est une préoccupation majeure pour nous mais aussi une source significative d'instabilité économique et politique, dans de nombreux pays pauvres », note-t-elle.

Hier soir, la chancelière allemande et le Premier ministre japonais ont prôné une augmentation de la production de pétrole et des mesures pour stabiliser l’approvisionnement.
« Nous devons prendre l’augmentation rapide du prix du pétrole très au sérieux. Ce qui est important, c’est que davantage de pétrole soit produit et nous devrions miser là-dessus. Il nous faut un approvisionnement plus stable », a déclaré Yasuo Fukuda à l’issue d’un entretien avec Angela Merkel.
Interrogée sur la proposition du président français Nicolas Sarkozy d’agir sur la TVA au niveau européen pour atténuer les effets de l’envolée des cours du pétrole, notamment en plafonnant la TVA sur les carburants, la dirigeante allemande a répondu qu’elle était « favorable à l’idée que nous agissions ensemble ». « Mais bien sûr, cela dépend des mesures exactes proposées. Nous devons voir si nous pouvons nous entendre sur quelque chose qui réponde à notre objectif et qui soit viable sur le long terme », a dit la chancelière allemande.

La hausse des prix, une opportunité ?

Le prix du baril de pétrole a atteint récemment 130 dollars, et même 135 dollars, entraînant dans leur sillage carburants, fioul domestique et gaz, et engendré des protestations dans plusieurs pays d’Europe dont la France.
Face à l’inquiétude des pays consommateurs de pétrole, l’Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole (OPEP) se refuse pour l’instant à agir sur sa production, jugeant que les principaux responsables de la hausse des cours sont le dollar faible et la spéculation.
Le président du cartel pétrolier, Chakib Khelil, également ministre algérien de l’Energie, estime même que la hausse du baril de pétrole est une opportunité pour les pays non producteurs en particulier ceux d’Afrique « à consommer mieux », selon une interview pour le mensuel marocain Economie Entreprises.
Le dirigeant cite l’exemple du Maroc et de son « plan d’efficacité énergétique », selon le président de l’OPEP qui encourage le développement régional en matière d’électricité. Il affirme avoir donné son accord pour la création d’une « joint venture » entre la compagnie électrique algérienne Sonelgaz et son homologue marocaine ONE pour développer une interconnexion électrique au niveau régional alors que les frontières terrestres maroco-algérienne fermées depuis 1994. « Nous oeuvrons actuellement pour créer une interconnexion électrique maghrébine et nous menons des études pour la création d’un pipeline méditerranéen », conclut-il.

Francebourse.com, avec AFP

Sur le même sujet
Nos portefeuilles
Performances actualisées le 01/12/2022
Croissance : 754%
Depuis sa création en 2001
Rendement : 247%
Depuis sa création en 2012
Déposées à la Bibliothèque Nationale de France
Actuellement
Recommandation
Suivi de recommandation
Recommandation
Analyses technique
Analyses fondamentales